Les étudiants des facultés d’Ardep-djoumal continuent de manifester pour exiger la libération de leurs camarades déferrés à la maison d’arrêt de Klessoum.  Ils ont exprimé leur ras-le-bol ce jour 9 juin devant leur lieu de formation. Plusieurs d’entre eux ont été arrêtés par la Police.

Depuis quelques jours, des étudiants des facultés d’Ardep-djoumal et ceux du campus de Toukra multiplient des actions pour demander la libération de leurs camarades arrêtés et déferrés à la maison d’arrêt de Klessoum, à la suite de l’incident du 20 mai. Le lundi dernier ceux du campus de Toukra ont tenté d’exprimer leur ras-le-bol devant leur lieu de formation. Ils ont été très vite dispersés par les forces de l’ordre. 24 heures après, les étudiants des facultés d’Ardep-Djoumal leur ont emboité le pas. Ce 9 juin à Ardep-Djoumal, ils se sont retrouvés encore au terrain en scandant des phrases telles que “libérez nos camarades’’.

La Police a rapidement intervenu pour disperser les manifestants en faisant usage des gaz lacrymogènes.  Une situation qui a semé des perturbations au sein des établissements à proximité notamment : le lycée Félix Eboué et le lycée technique commerciale (LTC). Plusieurs personnes ont été arrêtées au cours de la manifestation. “Sous mes yeux, la Police a arrêté cinq étudiants. Et après moi, j’ai été informé qu’il y a encore eu des arrestations. Donc pour l’instant, je ne connais pas le nombre exact des personnes arrêtées“, déclare le secrétaire général du bureau national de l’Union nationale des étudiants du Tchad (UNET), Frédérick Raïkina.   

Les sept étudiants arrêtés ont été présentés devant les juges le 3 juin courant. Le tribunal a décidé de prononcer sa décision sur l’affaire ce 10 juin.  Au cours de l’audience, le ministère public aurait demandé le dédommagement des véhicules du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.  Ils ont “requis 36 mois d’emprisonnement ferme et 200 millions de réparation des trois véhicules de la délégation du ministre caillassés et brûlés par les étudiants’’, nous a indiqué le secrétaire exécutif adjoint de l’Union nationale des étudiants UNET) section de N’Djamena, Azybert Malloua. Pour lui, c’est ce qui a rendu mécontents les étudiants et les a poussés à sortir.  

Le 8 juin dernier, l’UNET section de N’Djamena a interpellé les autorités sur l’affaire. Pour elle, les autorités connaissent les auteurs de l’acte de commis sur la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation. Dans le même sens, l’UNET section de N’Djamena a donné 48 heures au gouvernement et au Conseil militaire de transition (CMT) pour répondre à leurs revendications. ‘’Passé ce délai, les actions de grandes envergures seront entreprises et nous tenons pour seul responsable le gouvernement et le CMT de tout ce qui adviendra’’, a déclaré Azybert Malloua.