Pour les élèves en classe de terminale, il reste moins de trois mois avant la composition du baccalauréat. Cependant, les modalités demeurent floues au vu des grèves à répétition qui risquent de ne pas permettre l’atteinte d’un volume horaire acceptable (80% au moins) pour l’organisation de cet examen.

Les élèves candidats au bac sont dans le désarroi, et cette année encore plus. Et ce, à cause de cette énième grève lancée par le Syndicat des enseignants du Tchad (SET), section de N’Djamena qui a débuté le mardi 25 mai. Elle s’étalera jusqu’à “nouvel ordre”.

Le ministre de l’Éducation nationale et l’Office national des examens et concours du supérieur (ONECS) ont dévoilé le calendrier du baccalauréat qui commence le 16 août prochain. Les lycéens, face à cette situation, sont inquiets et dans le flou. Nous en avons rencontré quelques-uns et ils entonnent tous les mêmes chansons des plaintes et de craintes.

Mais aussi que ces grèves impactent négativement sur leur niveau d’instruction. Frida N., candidate déchue de l’année dernière au lycée Félix Eboué, affirme que “c’est la pire année scolaire qu’elle a eue. Je ne sais pas, j’ai peur de rater encore le bac vu la situation. Avec les grèves, on est mal préparé. On est qu’au 3ème chapitre en philosophie (…). Et même si, on réussit au bac, on pourra étudier dans quelle université à l’étranger? Si ce n’est pour aller honnir le pays, la famille et rentrer bredouille (…)”, juge-t-elle. Quant à Alhadj M., élève dans un établissement privé, “On ne sait pas ce qu’il va se passer. On est fatigué de réviser car il n’y a pas cours et à quoi cela servirait si le bac même est encore problématique ?”, s’interroge-t-il. Même cri pour Agdé T. qui lâche, sourire aux lèvres, yeux tournés vers le ciel et l’air pensif que : “j’appréhende mais toutefois je révise au cas où”. Il confie avoir eu un précepteur mais comme il n’y a pas cours, sa mère a jugé inutile de continuer à payer ce dernier car elle veut être sûre de la reprise des cours et de la tenue du bac.

Un enseignant chevronné de plus de 30 ans d’exercice analyse la situation en affirmant que “l’on ne peut pas dire qu’il n’y ait aucune instruction au Tchad, mais aujourd’hui, notre éducation est sans valeur“.