Avec l’instauration d’un nouveau système informatique à l’université de N’Djaména, des difficultés liées aux omissions de notes se multiplient. Ce jour, les étudiants (3e année) du département des sciences politiques, qui sont concernés, ont failli perturber les cours.

« Blanchir l’année académique 2021-2022 ». C’est ce qui est proposé aux étudiants (3e année) du département des sciences politiques ; leurs résultats du niveau 1 ne figurant pas sur la base des données. Une proposition bruyamment rejetée par ces derniers.  Ce matin, ils ont failli perturber les cours. «Depuis la création de cette université, on travaille avec Excel. Mais, les données ont changé. Ils nous ont apporté un nouveau système que même les administrateurs ne  maitrisent pas. Nous qui sommes en 3e année, nos notes de la première année ont disparu. On a ramené les relevés mais nos notes n’ont pas été intégrées après publication des procès-verbaux. On a rencontré nos responsables mais il n’y a pas eu de solution », affirme Djimadoum Ferdinand, étudiant en 3e année en sciences politiques.  

Daoud Djibrine, un autre étudiant, demande à ce qu’ils soient rétablis dans leurs droits. «  Nous faisons le droit et nous le revendiquons. On ne leur demande que le fruit de nos efforts », lance-t-il.  

Répondant aux plaintes de ses étudiants, Koubou Massaou Mei, chef de département des sciences politiques, indique que l’université de N’Djaména est en « pleine évolution ». Il déclare que le nouveau logiciel avec lequel l’université travaille est « compliqué » et qu’il n’est  pas « actuellement » possible de régler ce problème. « C’est une situation qui est liée aux acquis des étudiants. L’université est en pleine évolution. Et on est en train de mettre en place un logiciel pour bien contrôler les résultats. On l’a expérimenté cette année et c’est un logiciel qui fonctionne en réseau. On a mis une commission pour travailler sur les anciennes notes des étudiants. Les étudiants sont arrivés en troisième année. Effectivement, ils ont validé l’année. Mais au niveau des machines, il se trouve que les anciennes validations ne sont pas prises en compte.  Il y a des omissions soit pour la première ou la deuxième année », détaille-t-il, continuant qu’une solution ne serait trouvée qu’à la prochaine rentrée académique. « Ils sont venus au département et on leur a demandés de fournir les preuves ( les relevés). C’est ce qu’ils ont fait. On a saisi les responsables de l’université. Ils ont travaillé sur le système mais il se trouve qu’il est compliqué. Qu’il n’est pas possible de régler actuellement ce problème. Donc, qu’on va permettre aux étudiants de passer une année comme ça. Et l’année prochaine, ils seront rétablis dans leurs droits ». 

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Koubou Massaou  souligne que cette difficulté n’est pas seulement rencontrée au niveau de son département. « Le problème est disparate. Selon les informations, c’est un peu partout ».

Ses étudiants n’entendent pas baisser les bras.  « Il faut que les étudiants de l’université arrêtent avec les cours. Soit on passe ensemble. Soit on passe ensemble une année blanche. On ne peut pas passer une année blanche pour des raisons injustifiées. On ne peut voir le désordre s’installer dans notre université », critiquent-ils. Ils prévoient manifester demain 5 juillet.