Par décision du ministère de l’Education et de la Promotion civique, dès la rentrée académique prochaine, l’enseignement de l’arabe littéraire sera obligatoire dans les écoles tchadiennes. Mais déjà, les défis sont nombreux.

Pour l’islamologue et ancien ministre de l’Education Gali Ngoté, « les questions autour de l’enseignement de la langue arabe sont mal posées.» De la pédagogie à la didactique, les défis à relever sont de taille. « Les livres qui existent sont conçus comme si les enfants tchadiens parlaient déjà la langue arabe comme leurs langues maternelles », explique-t-il.

Pédagogiquement, la manière dont on enseigne l’arabe dans les écoles tchadiennes laisse à désirer. La majorité de ceux qui enseignent cette langue aux élèves ne sont pas formés donc pas qualifiés pour faire ce travail. Ils sont pour la plupart des personnes ayant quelques notions dans l’enseignement du Coran. Alors que l’enseignement du Coran n’est pas la même chose que l’enseignement de l’arabe littéraire à l’école.

En plus de cela, le nombre pléthorique des élèves dans les salles de classe constitue un facteur défavorable  pour l’enseignement intégral de cette « nouvelle langue » dans les écoles tchadiennes.

Au vu de ces constats, les conditions pour l’application intégrale du bilinguisme dans les écoles tchadiennes ne sont pas réunies. Il faut repenser entièrement les outils pour les rendre adaptables au contexte, si on souhaite que l’enseignement de l’arabe littéraire soit un succès.