12 enseignants réfugiés des lycées des camps de l’Est participent pour la première fois à la correction des copies du baccalauréat 2020 à N’Djamena. Un enseignant a été retenu dans chacun des douze camps que renferme la zone, informe l’UNHCR.

Abdeldjelil Gassim Yaya, 30 ans, réfugié soudanais, enseignant de mathématiques depuis 2 ans au lycée de Tréguine a été sélectionné comme 11 autres enseignants réfugiés pour participer à la correction des copies des candidats au baccalauréat. C’est la toute première fois que des enseignants réfugiés sont intégrés dans ce processus.

Avec un total de 300 copies corrigées et 100 contrôlées par d’autres enseignants, Abdeldjelil, a été l’un des correcteurs les plus appliqués car le maximum de copies est de 400 par correcteur, confie Ndjerabé Prosper, l’un des responsables de la section mathématiques. La meilleure note qu’il a attribuée est de 16/20 et plus d’une centaine d’élèves sont au dessus de la moyenne. Abdeldjelil avoue qu’il a été triste d’attribuer 3/20 à un des candidats ; la plus faible note, selon lui, parmi les candidats.

A Farchana, son compatriote Aboubakar Issakh, 35 ans, enseignant des leçons d’histoire depuis plus de 5 ans affirme que « participer à la correction l’a aidé à comprendre le processus. Nous pensions que les copies des candidats des camps étaient perdues ou attribuées à d’autres élèves lorsque nous recevions des résultats qui étaient mauvais ou mediocres. Mais, plus maintenant ».

Nouradine Moussa Ahmat, lui, témoigne avoir « une vue complète du déroulement des examens : de la composition à l’organisation des corrections, j’ai été surveillant au sein du centre d’examen à Gozbeida, avant de prendre la route avec Ahmat Issa Mahamat, enseignant d’anglais ».

Ces enseignants, ont tous admis que, l’accueil fut sans doute la plus agréable surprise de cette expérience. « Nous n’étions ni soudanais ni réfugiés mais des enseignants en charge de la correction des copies des candidats à un des plus importants examens nationaux », ont-ils fait comprendre.