Ces derniers temps, dans les écoles publiques, le phénomène des élèves abandonnant subitement le chemin de l’école pour jouer ou déambuler devient récurrent. Cette pratique, souvent motivée par une quête de liberté loin de la discipline scolaire, favorise le décrochage scolaire. Elle s’explique, entre autres, par l’absence d’un triangle de suivi extra-scolaire efficace impliquant la famille, l’école et les élèves.
Selon Mbainaissem Francis, pédagogue spécialisé et handicapologue social, l’expression « école buissonnière » désigne la pratique intentionnelle de ne pas assister aux cours pour consacrer du temps à des activités jugées plus plaisantes par l’élève. Ce comportement reflète un rejet temporaire de l’école, souvent sans en informer ni les enseignants ni les parents, et touche principalement les élèves, bien que des adultes puissent aussi y recourir dans d’autres contextes.
Mbainaissem Francis alerte sur l’ampleur croissante de ce phénomène, qui varie selon les écoles. Les conséquences sont préoccupantes : augmentation des cas de décrochage scolaire et montée de la délinquance juvénile.
Pour remédier à cette situation, il préconise plusieurs mesures : des campagnes de sensibilisation ciblées pour informer sur les risques de l’école buissonnière, un accompagnement personnalisé des élèves et de leurs parents, particulièrement ceux vivant dans des conditions socio-économiques précaires, et la mise en place d’un triangle de suivi associant les parents, l’administration scolaire (directeurs d’écoles) et les élèves pour un suivi régulier et efficace.
L’école buissonnière, si elle peut sembler anodine pour certains, constitue une menace sérieuse pour la réussite scolaire et l’avenir des jeunes. Un effort collectif impliquant les parents, les enseignants et les élèves est essentiel pour enrayer ce phénomène et promouvoir une culture éducative responsable et inclusive.