Pendant deux jours, à N’Djaména, les acteurs du ministère de l’Education nationale vont décliner leur programme d’activités et proposer de pistes de solutions contre leurs maux et difficultés. Plantant le décor, le ministre de l’Education nationale et de la Promotion civique, Moussa Kadam, appelle à la prise de responsabilité de tout un chacun pour ”refonder” le système éducatif.
Parmi les ‘’tares’’ du système éducatif tchadien, Moussa Kadam cite le recrutement des enseignants ne répondant pas aux besoins du ministère ; la gestion des affectations par complaisance et affinité ; les médiocres prestations de certains enseignants ; la création anarchique et le marchandage autour des établissements privés ; la délivrance tous azimuts des autorisations d’étude ; la politisation des rouages du système éducatif.
Jusque-là, l’on ne sait le nombre exact des enseignants. ‘’C’est une honte! Nous allons nous assurer que les listes que vous aviez envoyées sont des listes fiables. Vous pouvez très bien nous envoyer des bergers mais le contrôle sera une autre aventure. Nous allons identifier les abandons de poste, traquer ceux qui ont des autorisations d’étude frauduleuse’’, prévient Moussa Kadam.
Depuis sa prise de fonction à la tête du département, il y a cinq mois, Moussa Kadam, reconnaît son impuissance face à certaines situations. ‘’Tellement qu’il y a des résistances, nous n’avons pas réussi à prendre une mesure forte. Qu’on arrête l’hémorragie. Il faut mettre fin aux anciens combattants du système éducatif qui une fois affecté font 30 ans sans bouger’’, invite-t-il.
Ce n’est pas tout. Les recteurs d’académie, délégués provinciaux, inspecteurs départementaux et autres, sont sommés de servir l’intérêt général. ”Je connais les calculs et les magouilles. Le Tchad est peuplé de croyants mais dans les pratiques sordides et nocturnes, nous n’avons pas peur de Dieu. Ce travail, nous allons le faire mais dans la douleur’’, promet-il.
Cette rencontre coïncide avec le début du recensement des fonctionnaires et contractuels de l’Etat. Elle se tient aussi en prélude des examens et au lancement du projet de géolocalisation des écoles.