Ce mardi 22 avril 2025, les membres du collectif de lauréats professionnels de l’éducation (CFEN, CAP-CEG, DIPES, DIPET) ont entamé une grève de la faim de 48 heures à la Bourse du Travail du Tchad. Ce mouvement vise à dénoncer la lenteur dans le processus de leur intégration à la Fonction publique, malgré des années de démarches et d’attente.
En ce mercredi matin, 23 avril, les grévistes restent mobilisés dans la cour de la Bourse du Travail. Des tapis sont étalés sous l’ombre d’un neem, des moustiquaires pliées témoignent de leur détermination à passer une seconde nuit sur place.
Fiso Soudera, délégué des lauréats des écoles professionnelles de l’éducation en instance d’intégration, partage leur désarroi : « Nous avons été recrutés par voie de concours. Le texte est clair : une fois le concours obtenu, nous devenons élèves fonctionnaires. À l’issue de notre formation, l’État devait nous intégrer. Moi, j’ai terminé en 2015, et certains aînés attendent depuis 2013. Cela fait 10, 12, voire 20 ans pour certains. On nous laisse vieillir dans l’attente. C’est insupportable. »
Le coordonnateur du collectif, Soukazia Amaté, rapporte que les grévistes ont été reçus par des autorités, notamment le président du CNJT (Conseil national des jeunes du Tchad) et le ministre de la Fonction publique. Selon lui, des détails sur les concertations en cours ont été partagés. « Nous espérons que nos doléances seront bientôt prises en compte. Ces discussions nous laissent un mince espoir », confie-t-il.
Parmi ces diplômés, nombreux sont ceux qui cumulent plus de 10 ans d’attente pour intégrer la Fonction publique. Certains, ayant terminé leur formation il y a 20 ans, continuent d’espérer une issue favorable à leur combat. Ce mouvement de grève de la faim illustre leur exaspération face à un système qui “semble les avoir oubliés“.