Lundi, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Lydie Béassoumda, a annulé le test de recrutement des étudiants à la la «Faculté de médecine» de l’Université Roi Fayçal. Motif invoqué: ladite faculté n’existe pas, ni juridiquement ni techniquement.


Cette décision logique a provoqué l’ire de Hissein Massar Hissein, président du conseil d’administration (PCA) de l’Université Roi Fayçal et conseiller du Président de la République chargé de l’Enseignement supérieur. Sur son compte Facebook, il a déclaré la guerre à la ministre. Dans un post, il prévient que Mme Béassoumda a franchi la «ligne rouge». Dans un autre post, il appelle les arabophones à une marche pour exiger la destitution de la ministre.

Mais on est où là? Pour qui se prend ce prétendu Docteur (Dieu seul sait dans quel domaine il a eu son doctorat et dans quelle université du monde)? Au nom de quoi un Conseiller, fut-il du Président de la République, se croit-il supérieur à une ministre qui plus est maîtrise mieux le domaine dans lequel il est supposé conseiller le Président? Un «Docteur», un Conseiller du Président qui ignore les règles élémentaires de l’administration publique, c’est à rigoler, comme l’aurait dit feu Maréchal Idriss Déby Itno.


Massar n’est pas à son premier rocambolesque et pathétique fait d’armes. Il broie toujours du mauvais maïs. Ministre de Santé, en 2018, il a tenté de remplacer, par un simple arrêté, les directeurs des ressources humaines du ministère, nommés par décret présidentiel. Devenu Conseiller technique du Président de la République en charge de l’enseignement supérieur, il s’est fait le défenseur exclusif de la cause arabophone et voit les Tchadiens francophones comme des ennemis. Il a truqué l’attribution de la bourse de médecine à Cuba. Parachuté PCA de l’Université Roi Fayçal, en violation flagrante des textes (il n’y a aucune référence académique de son titre de «Docteur»), il en a fait sa propriété privée, la gère comme une épicerie. Il outrepasse ses prérogatives de PCA et convoque les réunions quand il veut, fait venir de supposés bailleurs comme il veut.


Massar prône la médiocrité et la division. C’est à cause de ces agissements et des gens ayant les mêmes plumages que lui, que beaucoup de Tchadiens sont arrivés à assimiler la langue arabe à la médiocrité. A juste titre quand on voit ce que le tout-puissant Conseiller fait aujourd’hui.

Avec ses agissements puérils et ses sorties nauséabondes, Massar est le plus grand ennemi de la langue arabe et le plus grand frein au bilinguisme au Tchad. Car être arabophone, ce n’est pas une excuse pour fouler les lois de la République au pied. Être arabophone, ce n’est pas un passe un sésame dont on sert, comme Ali Baba, pour ouvrir toutes les portes. On ne se lève pas un bon matin et on décide, ad nutum (par un signe de la tête) de créer quelque chose en arabe parce que son pendant existe chez les francophones. On ne peut se cacher derrière l’arabe pour tout bâcler.


Dans un pays normal, Massar ne mérite pas d’occuper de hautes responsabilités. Dans un pays normal, Massar doit être purement et simplement banni de hautes responsabilités, surtout dans l’enseignement supérieur. Il est de notoriété publique qu’au Tchad, les cancres et médiocres ont toujours été promus après des bourdes monumentales.

Mais le Président du Conseil Supérieur de Transition (PCMT) doit prendre ses responsabilités et prouver aux Tchadiens qu’ils vivent désormais dans un pays normal. Le général Mahamat Idriss Déby Itno qui suit les boucliers qui se lèvent unanimement (même du côté des arabophones) sur la Toile contre l’imposture de Massar, doit prendre la décision qui s’impose: EXIT, MASSAR! Le PCMT qui a fait (à la suite de feu Maréchal avant lui) de cet homme un Super Conseiller, qui se croit plus puissant que les ministres, doit rectifier cette erreur. Il est inadmissible qu’un individu aux desseins sombres et égoïstes, se cache derrière la langue arabe qui n’est ni sa chasse gardée ni son héritage, pour défier toute une République.

Voilà l’exemple type de rébellion contre laquelle le ministre de la Communication s’insurgeait il y a quelques jours. La rébellion ne vient pas seulement du sud Libye ou de Wakit Tama, mais elle est aussi au sein du Palais. Le Président de la transition doit sévir, avec la même vigueur.

La rédaction.