Le 12 décembre, Mouctar Mahmoud a fait tenir un simulacre d’assemblée générale pour se maintenir à la tête de la Fédération Tchadienne de football associé (FTFA). Bien que l’élection soit interdite, il s’est fait « réélire par acclamation ». Ce qui est une violation du Code électoral de la FTFA qui n’a pas prévu de « vote par acclamation ». Sans urne, ni bulletins de vote, ni isoloir ni opérations de vote, il n’y a pas eu élections et cette mascarade faite en l’absence de la FIFA, de la CAF et du Gouvernement, dépositaire des pouvoirs de gestion de tous les sports du Tchad, est nulle et de nul effet.

Mahmoud a beau faire comme Trump, s’accrocher de la manière la plus honteuse, il doit céder la place à un autre. Car depuis dix-huit ans, il s’illustre par un mauvais leadership, un manque de vision, une gestion catastrophique, une incurie criarde et un échec permanent. Bétel Miarom avait tenté de le faire partir en juillet 2016, mais il a actionné ses soutiens jusqu’au plus haut niveau de l’Etat. Bétel a été débarqué du gouvernement et une seconde chance lui a été donnée pour améliorer son management et mettre en place un plan cohérent et efficace de développement du foot.

Quatre ans après, Mahmoud est toujours en place et rien n’a changé. Pire, l’on est tombé de Charybde en Scylla, de mal en pis, malgré le milliard de francs CFA que le gouvernement a débloqué sur le même temps. Les Sao enchainent les défaites, au point de perdre tout crédit aux yeux des Tchadiens.

Le 2 novembre, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Routouang Mohamed Ndonga Christian, avait obtenu « l’accord du Chef de l’Etat pour le renouvellement en urgence de l’équipe dirigeante », selon une fiche du directeur du cabinet civil du président de la République, Aziz Mahamat Saleh, dont nous avons obtenu copie. Le renouveau du foot tchadien passe inéluctablement par la mise à l’écart de Mahmoud et de sa bande de copains incompétents. Fort de l’aval formel du Maréchal du Tchad, le ministre des Sports doit décider de retirer à la Fédé la délégation de pouvoir de gérer le foot tchadien.

Nous en sommes tous conscients, le retrait de la délégation de pouvoir impliquera systématiquement l’exclusion des Sao et des clubs tchadiens des compétitions continentales et internationales. Mais l’heure n’est plus aux tergiversations et aux intimidations. Car même s’il faut avoir la FIFA sur le dos pendant quelques années, il faut faire la révolution du foot maintenant ! Il faut débarquer Mahmoud et consorts et mettre sur pied un comité de normalisation de la FTFA, comme Bétel Miarom l’a fait il y a quatre ans. Ce comité devra aussitôt se mettre à l’œuvre pour, dans un premier temps, réviser les statuts de la FTFA puis organiser des élections inclusives pour mettre sur pied une équipe de gens compétents qui auront la lourde tâche de sortir le football tchadien des profondeurs de l’abime.

Il y a deux cas : soit ça passe, soit ça casse ! Soit Routouang réussit à dégommer Mahmoud et sa bande d’incompétents, soit il est dégommé… comme Bétel Miarom. Soit Routouang parachève l’œuvre salutaire commencée par son illustre prédécesseur à qui l’onction du président de la République avait fait défaut. Soit il est poussé vers la sortie, sous la pression du lobby de Mahmoud. Et toute l’opinion nationale et internationale saura clairement qu’au Tchad, il y a un individu plus puissant que le Maréchal Idriss Déby Itno. Maréchal, à vous de jouer ! Faites partir Mahmoud ! Pour le bien du football tchadien ! Pour le bien de la Jeunesse tchadienne qui veut enfin s’épanouir grâce au football !

La Rédaction.