Après plusieurs rencontres entre les opérateurs économiques et la Direction Générale des Services des Douanes et Droits Indirects, un compromis a été trouvé au début de la semaine. L’entrepôt des douanes de Ngueli est ouvert et les activités reprennent.

Après plusieurs mois d’arrêt, des marchandises en grande quantité sont disposées pêle-mêle et à même le sol. Mais depuis quelques jours, les commerçants ont commencé à dédouaner les marchandises. Les dockers font des va-et-vient pour charger les marchandises dans les camions.

Un douanier nous souffle : « il n’y a plus de grève depuis environ dix jours. Les commerçants ont accepté de revenir dédouaner leurs marchandises conformément à la décision de la direction générale des douanes ». Un transitaire se réjouit: « Alhamdoulillah, les commerçants sont revenus à de meilleurs sentiments, en dédouanant leurs marchandises depuis quelques jours ».

Mais il y a toujours le non-respect des textes par les transitaires, soulignent les importateurs. Un importateur confie qu’au lieu de se limiter au montant de 100 000 Fcfa par déclaration conformément aux textes en vigueur, certains transitaires exigent toujours des coûts supplémentaires.

Sur les 750 conteneurs bloqués suite au mouvement d’humeur des opérateurs économiques, 200 conteneurs seulement ont été traités. En dépit de cette reprise, le dénouement du différend entre la douane et les opérateurs économiques risque d’avoir un impact considérable sur les prix des marchandises pour le consommateur.

Malgré le compromis trouvé et la transparence voulue par l’administration douanière et les opérateurs économiques, des pratiques malsaines continuent. Les commerçants ayant accepté de se soumettre aux exigences des transitaires et douaniers en payant, les « faux frais » répercutent toutes les charges sur les prix des marchandises.

Un importateur souligne que « nous avions marqué notre adhésion au dénouement trouvé sous l’égide de la CCIAMA. Nous sommes surpris que tout ce qui a été dit et promis est loin d’être suivi d’effet. Les transitaires ne veulent pas se limiter à leurs frais officiels et les douaniers ne cessent de réclamer des frais supplémentaires ». Un opérateur économique s’enflamme: « les opérateurs économiques ont accepté la transparence pour que l’Etat entre dans ses droits. Ceux qui sont allés payer normalement et qui sont revenus avec leurs reçus ont trop souffert. Les propriétaires des conteneurs déjà dédouanés ont versé de « faux frais » à des agents de la douane et des transitaires. Nous ne comprenons plus rien dans ce pays où il y a des individus plus puissants que l’Etat ».

Ousmane Diarra avec Le Progrès