L’agence de presse Reuters, qui cite une lettre envoyée par Glencore au Fonds monétaire international (FMI), informe que cette société et un consortium de banques ont entamé des pourparlers avec le Tchad sur la restructuration de la dette commerciale du pays estimée à plus d’un milliard de dollars.

Reuters rappelle que le Tchad avait officiellement demandé en janvier une restructuration de sa dette, étant le premier pays à le faire dans un cadre commun convenu l’année dernière par la Chine et d’autres membres du Groupe des 20 avec l’aide du Club de Paris des principaux pays créanciers. Les créanciers publics du Tchad et le FMI ont convenu d’une restructuration mais insistent sur le fait que le Tchad doit parvenir à des conditions comparables avec les autres créanciers bilatéraux et privés, poursuit l’agence de presse.

Selon la lettre, Glencore a déclaré qu’avec le groupe de prêteurs qui comprend 16 institutions, il s’engageait avec le Tchad et leurs conseillers respectifs de ” manière constructive et de bonne foi ” à la suite d’une demande de pourparlers du pays.

“Le groupe de prêteurs a tenu des réunions initiales avec Rothschild & Cie, les conseillers financiers du Tchad, puis avec le comité officiel des créanciers du Tchad la semaine dernière pour échanger des vues sur la demande du Tchad”, indique la lettre.

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“Nous nous félicitons du geste de bonne foi de notre partenaire Glencore d’ouvrir des discussions pour la restructuration de notre dette et de trouver un compromis qui serait acceptable pour les deux parties”, a déclaré à Reuters le ministre tchadien des Finances et du Budget, Tahir Hamid Nguilin, ajoutant que la reprise économique du Tchad dépendait des pourparlers.

La restructuration de la dette totale du Tchad d’environ 3 milliards de dollars, que le FMI a qualifiée d’insoutenable, est une condition préalable pour que le pays d’Afrique centrale bénéficie d’un soutien financier supplémentaire, précise l’agence de presse.

Le Tchad a déclaré que Glencore représente plus de 98% de sa dette commerciale, la plupart des accords de pétrole contre espèces conclus en 2013 et 2014, lorsque le pays ne pouvait pas accéder au marché international de la dette ou aux partenaires bilatéraux.

Glencore exige que les précédentes restructurations soient prises en compte

Selon la lettre, Glencore a déclaré que les concessions que le groupe de prêteurs a accordées au Tchad lors des précédentes restructurations devront être prises en compte concernant la demande de restructuration actuelle.

En 2018, les nouvelles conditions comprenaient une extension de l’échéance à 2030 à partir de 2022, un délai de grâce de deux ans sur les remboursements du principal et un taux d’intérêt de 2 %, contre 7,5 % préalablement.

Une source ayant une connaissance directe du dossier a déclaré à Reuters que la dernière restructuration a rendu la dette remboursable avec des prix du pétrole d’environ 45 dollars le baril. Alors que les contrats à terme sur le pétrole Brent se négociaient à environ 85 dollars le baril la semaine dernière.

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