Dans le cadre du dossier de la rédaction de votre site Tchadinfos sur la Filière Cuir, il est aujourd’hui question de l’exportation. Le Nigeria est l’unique destination des peaux et cuirs tchadiens. Ce pays voisin reçoit presque toute la production des peaux et cuirs provenant qu’il consomme de différentes manières.

Bien qu’il soit difficile de trouver de statistiques fiables, une étude menée par l’Association Tchadienne de la Filière Cuir (ATFC) avec le soutien du ministère de l’Elevage en 2010, estime qu’environ 900.000 peaux de bovins et plus de 2.000.000 de petits ruminants sont exportées vers le Nigeria. Ce pays de l’Afrique de l’Ouest, avec plus de 100 millions d’habitants absorbe presque la totalité des cargaisons en provenance du Tchad. La destination de la peau tchadienne, à l’époque était le Niger et le Nigeria.  Mais les exportateurs tchadiens se sont par la suite rendu compte que le marché nigérian est plus rentable que celui du Niger. « Une peau vendue au Niger à 3 000 FCFA rapporte 5 000 FCFA au Nigeria » a souligné Oumar Youssouf, un exportateur de peaux.

De par le rapprochement géographique entre le Tchad et le Nigeria, l’exportation permet de minimiser le coût de transport et offre surtout la possibilité aux commerçants tchadiens qui sont payés en franc CFA d’importer des produits nigérians (fer, carburant, ciment) au retour. Le taux de change du franc CFA en Naira est favorable aux exportateurs tchadiens.  Cette transaction leur procure un double gain et une marge bénéficiaire assez élevée.

Les commerçants nigérians qui viennent chercher les peaux au Tchad, travaillent pour la plupart, pour le compte des tanneries modernes, propriétés d’entreprises européennes. Cependant, les peaux exportées vers le Nigeria ne sont pas seulement transformées en cuir. Les exportateurs tchadiens collaborent avec avec des commerçants nigérians qui a leur tour distribuent les peaux dans les grands hôtels du Nigeria. La peau de camelin par exemple, est destinée exclusivement à la consommation. Apres avoir subi un traitement particulier, la peau découpée en morceaux puis fumée atterri dans les assiettes.

« En un mois, un commerçant peut effectuer au moins deux voyages vers le Nigeria », confie Youssouf. Seulement la peau peine à sortir de l’informel au Tchad.