WASHINGTON – Les pays en développement, Chine en tête, resteront les principaux moteurs de la croissance mondiale en 2013 face à une Europe et à des Etats-Unis encore convalescents, a estimé la Banque mondiale dans un rapport publié mardi à Washington.

Pour cette année, l’institution abaisse sa prévision de croissance mondiale à 2,4% contre 3,0% attendus jusque-là, jugeant que la conjoncture restait sujette à de nouvelles déceptions malgré la diminution des risques financiers.

Dans le détail, son nouveau rapport sur les Perspectives économiques mondiales met une fois de plus en lumière l’important décalage entre pays riches et pays en développement.

Epicentres de la crise, les premiers devraient voir leur produit intérieur brut (PIB) croître péniblement de 1,3% en 2013, alors que les seconds devraient se montrer bien plus dynamiques (+5,5% attendus), après avoir toutefois connu en 2012 leur plus faible croissance depuis dix ans.

Cela va être une année intéressante où nous nous attendons à voir une partie de la conduite des affaires mondiales transférée aux pays en développement, a commenté Kaushik Basu, chef économiste de la Banque mondiale, lors d’une conférence téléphonique.

En tête de peloton, la Chine devrait atteindre 8,4% de croissance après avoir montré quelques signes de ralentissement en 2012 en passant sous la barre des 8%. La Banque mondiale prédit également un rebond du Brésil (+3,4%) après une croissance atone l’année dernière (moins de 1% attendu).

L’Afrique subsaharienne n’est pas en reste et devrait connaître une expansion robuste cette année (+4,6%), portée par les transferts d’argent des expatriés, par une forte demande intérieure et par des cours élevés des matières premières, selon la BM.

Les pays en développement ont fait preuve d’une résilience remarquable jusqu’ici. Mais on ne peut simplement attendre un retour de la croissance dans les pays à revenu élevé, a déclaré le président de la BM, Jim Yong Kim, cité dans un communiqué.

La Banque mondiale met ainsi en garde les émergents: leur expansion économique n’est pas garantie. Pour croître rapidement, les pays en développement devront maintenir l’élan de réformes qui a sous-tendu l’accélération de leur croissance au cours des années 1990 et 2000, selon le rapport.

Ces Etats ne sont par ailleurs pas à l’abri d’une dégradation de la situation dans les pays riches et de son impact mondial.

Pour les pays à haut revenu, la réduction des déficits, le chômage élevé et une très faible confiance des milieux d’affaires vont continuer à peser sur l’activité en 2013, souligne la BM.

Malgré les mesures de soutien monétaires, la zone euro devrait rester en récession cette année (-0,1%), selon la BM qui s’inquiète également de l’incertitude persistante sur le budget des Etats-Unis.

Pour les pays en développement, rien n’est plus important qu’une économie américaine stable et dynamique, a estimé M. Basu.

(©AFP / 16 janvier 2013 00h19)