NEW YORK (Nations unies), 23 avril (Xinhua) — Le continent africain a la possibilité de devenir une puissance économique mondiale au moyen d’une stratégie d’industrialisation fondée sur les matières premières mettant à profit les ressources dont le continent est richement doté, conclut un nouveau rapport rendu public mardi.

Les pays africains ont la possibilité de transformer leurs économies au moyen d’une stratégie d’industrialisation fondée sur les matières premières mettant à profit les ressources dont le continent est richement doté, les cours élevés de ces ressources, ainsi que la réorganisation du processus mondial de production, conclut un nouveau rapport rendu public mardi.

Une telle politique doit être menée si le continent veut devenir une puissance économique mondiale en mesure de relever les défis du chômage des jeunes, de la pauvreté et de l’inégalité des sexes, selon le rapport économique sur l’Afrique 2013, corédigé par la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique et l’Union africaine.

« Optimiser l’utilisation des produits de base de l’Afrique en vue d’industrialiser le continent nécessite une valorisation des matières premières, tant agricoles qu’industrielles, et l’établissement de liens en amont et en aval du secteur des produits de base”, explique le rapport, dont le thème est « Tirer le plus grand profit des produits de base africains : l’industrialisation au service de la croissance, de l’emploi et de la transformation économique ».

L’industrialisation créera de l’emploi, des revenus et des bénéfices pécuniaires et non pécuniaires et, en en valorisant localement leurs matières premières, les pays africains assureront simultanément la diversification de leurs capacités technologiques, l’élargissement des compétences disponibles et l’approfondissement des structures industrielles de chaque pays.

Bien que l’Afrique détienne environ 12 % des réserves de pétrole, 40 % des réserves d’or et de 80 à 90 % des réserves de chrome et de platine dans le monde, 60 % des terres arables et de vastes ressources en bois, la valorisation de ces ressources est faible et se limite aux recettes dérisoires de leur exportation.

Un exemple en est l’industrie du café où jusqu’à 90 % du revenu total tiré du café africain, calculé sur la base du prix moyen au détail d’une livre de café torréfié et moulu, va aux pays consommateurs d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie. Les pays producteurs africains comme l’Éthiopie pourraient en tirer davantage de bénéfices, indique le rapport.

Alors que quelques pays du continent ont réalisé des progrès pour ce qui est des liens en amont et en aval des secteurs des matières premières, d’autres ont encore du chemin à parcourir, selon le rapport, ajoutant que des politiques interventionnistes de l’État et des initiatives prises à l’échelle du continent pourraient améliorer la situation.

Pour stimuler l’établissement de liens, le rapport appelle à s’attaquer aux contraintes et goulets d’étranglement dans les infrastructures du continent. Il recommande aussi d’améliorer la mise en oeuvre des politiques en établissant une coordination entre les ministères concernés, afin de réduire les incidents dans ce domaine qui ravagent le continent depuis longtemps.