Impactés négativement par la pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine, les pays d’Afrique subsaharienne pourraient avoir besoin d’investir dans le capital humain et les actifs incorporels, comme les connaissances, l’innovation et les institutions, suggère un rapport de la Banque mondiale.

Après avoir manqué l’occasion du boom des produits de base de 2000 à 2014, indique le rapport, la région d’Afrique subsaharienne est confrontée à une nouvelle période de prix élevés en raison de deux évènements.

Premièrement, les prix des produits de base retrouvent leur niveau d’avant la pandémie de 2020, voire un niveau supérieur pour certains, car les pays sont sortis de la récession liée à cette pandémie. Deuxièmement, la flambée des prix résulte de l’invasion de l’Ukraine et des sanctions imposées à la Russie.  A court terme, projette le document, la dynamique est déterminée par la demande mondiale, les perturbations de l’offre et, dans une certaine mesure, les tensions géopolitiques.

« Les tendances à long terme des prix dépendent de la transition énergétique, qui pourrait engendrer un nouveau super-cycle de produits de base avec une forte demande pour certains métaux tels que le cuivre, le cobalt, le lithium, le platine et l’argent, alors que la demande de combustibles fossiles est appelée à diminuer », prévient la Banque mondiale.

`Cette dynamique des prix offre de nouvelles possibilités aux pays riches en minéraux et en métaux de la région, mais elle pose des problèmes aux pays exportateurs d’hydrocarbures fossiles, en particulier aux pays ( Mozambique, Kenya, Sénégal et Ouganda) ayant récemment découvert du pétrole et du gaz.

Les pays riches en combustibles fossiles, notamment l’Angola, la République du Congo, le Nigeria et le Tchad, pourraient à l’avenir être confrontés à de risques importants, mais incertains de baisse de croissance en raison du calendrier de la transition (Banque mondiale 2021).

Par conséquent, propose l’institution de Bretton Woods,  les gouvernements pourraient avoir besoin d’investir dans le capital humain renouvelable et les actifs incorporels, comme les connaissances, l’innovation et les institutions. En effet, explique-t-elle, de tels investissements peuvent contribuer à réduire l’exposition des pays aux risques liés à la transition énergétique à faible intensité de carbone et à une tendance à la baisse des prix agricoles.