Le Tchad produit 25.000 tonnes de la gomme arabique par année sur la demande mondiale qui est de 50.000 tonnes. Mais depuis l’exploitation du pétrole de Doba, les gouvernants n’y jettent pas un coup d’œil.

L’exploitation de la gomme arabique pourrait redresser l’économie du Tchad. Il permettrait de résoudre plusieurs problèmes s’il y a une réelle volonté politique. Selon Ahmat Agala, coordonateur du Projet d’Appui à la Filière Gomme Arabique (PAFGA), cette filière, le Tchad occupe le deuxième rang mondial après le Soudan. Pour lui, le Tchad a toutes les chances de se faire hisser au premier rang des pays producteurs de la gomme arabique. Pour la simple raison que le pays dispose autant des plantes productrices de la gomme dans les 22 régions et qui restent inexploitées pour la plupart. La gomme arabique tchadienne est seulement exploitée dans les régions de Hadjer Lamis, le Chari Baguirmi, le Guera, le Batha et le Salamat. Là aussi, le travail ne se fait pas de manière technique. Seuls quelques villages de ces régions sont explorés par des techniciens dudit projet. Le Tchad produit deux espèces de gomme arabique. Ce sont des espèces productrices ou espèces de la gomme tout court. C’est un exsuda issu de deux espèces à savoir : acacia Sénégal et acacia sial selon la définition universelle donnée par le coordonateur du projet d’appui. A côté de ces deux importantes espèces, ils en existent d’autres qui produisent de la gomme ou exsude de la gomme non-arabique. la filière emploi environ 500 et 800 personnes. Des ressources à prendre au sérieux Selon nos informations, seul le tiers de la gomme ara- bique est exploité. A une certaine époque, le gouvernement y prêtait attention. Malheureusement, le pétrole de Doba qui génère des royalties plus importantes, attirent beaucoup plus les gouvernants. L’or noir, considéré comme la clé de l’économie, fait oublier certaines potentialités du pays. Pourtant, le chef de l’Etat lui-même clame haut et fort que le pétrole est tarissable. Non seulement c’est une ressource tarissable, mais sa gestion est décriée de partout. Le ministère de l’Environnement et des Ressources Halieutiques a élaboré un Projet d’Appui à la filière Gomme Arabique (PAFGA) pour le soumettre à l’Union Européenne. Cette dernière aurait accepté de le financer sur une période de 4 ans, mais jusqu’à ce jour, rien n’est fait. Certains techniciens soutiennent que ce financement seul ne suffira pas. Il faudra encore que l’Etat y fasse plus. Ils souhaitent que des organes à l’image d’un office ou d’une agence chargée de surveiller et de veiller sur la gestion transparente de la gomme arabique soient créés. Et ce, pour rendre plus compétitive la gomme tchadienne. Pour tout dire, si l’exploitation de la gomme obéit aux normes comme c’est le cas du pétrole, le Tchad serait à même de produire l’ensemble des besoins du marché international, informe Ahmat Agala.

Dounia Tao

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