Selon le rapport semestriel de la Banque Mondiale sur le développement au Tchad, présenté le 20 juin dernier à quelques journalistes de la place, la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel au Tchad devrait atteindre environ 2,6 % rien que pour cette année.

Le Tchad se remet lentement d’une profonde récession. L’économie de ce pays est contractée d’environ 3% en 2017 après avoir chuté de 6,3% en 2016. Suite à la chute drastique des prix du pétrole en 2014, la croissance du pays est plus lente et elle diminue plus vite que son potentiel, créant ainsi un écart de production négative considérable. Le déficit du compte courant extérieur a baissé de 13% du PIB en 2016 à 5,2% en 2017. Les importations se sont contractées de -1,3% en 2017 en raison d’une consommation privée morose et des mauvaises conditions sécuritaires le long de la frontière Nigeria-Tchad. Cependant, la hausse légère des prix du pétrole a stimulé les exportations de pétrole.

Le gouvernement est resté déterminé à poursuivre l’assainissement budgétaire en 2017. Les dépenses totales ont stagné à environ 15% du PIB en 2017. Contre toute attente, la masse salariale a connu une légère hausse, passant de 7,5% du PIB non pétrolier en 2016 à 7,8% en 2017.

La reprise progressive de l’activité économique dans les deux (2) prochaines années dépendra des prix du pétrole relativement forts et soutenus, ainsi que d’une aide budgétaire extérieure constante. La croissance du PIB réel qui devrait atteindre environ 2,6% en 2018 est justifiée par deux facteurs clés : la croissance des exportations, pour laquelle une accélération de 3,6 points de pourcentage est prévue alors que les prix du pétrole restent élevés, et enfin, une reprise progressive de la formation brute de capital fixe.

Malgré cette bonne nouvelle, le Tchad doit relever certains risques et défis pour relancer son économie. On peut citer par exemple, l’austérité prolongée qui alimente les tensions sociales, la détérioration des conditions de sécurité pourrait rapidement perturber l’activité économique et décourager les investisseurs et peser davantage sur les finances publiques en augmentant les dépenses sécuritaires. L’instabilité politique, comme en témoignent les fréquents remaniements du gouvernement, pèse sur la croissance économique. Enfin, la volatilité des prix du pétrole pourrait réduire les contributions du secteur pétrolier à la croissance du PIB.