Au regard de sa position budgétaire solide, Moscou est en mesure de réduire sa production de brut de 5 millions de barils par jour « sans nuire excessivement à son économie », rapporte l’Agence Ecofin.

Le prix du pétrole sur le marché international pourrait atteindre un niveau « stratosphérique » de 380 dollars le baril si la Russie décide de réduire sa production, en représailles aux nouvelles sanctions envisagées par les pays membres du G7, a estimé la banque américaine JP Morgan Chase & Co dans une récente note d’analyse. 

Les sept pays les plus industrialisés de la planète (G7) ont convenu, lors d’un sommet tenu du 25 au 28 juin derniers, de mettre en place un mécanisme de plafonnement du prix du pétrole russe, pour tenter d’assécher les ressources financières permettant à Moscou de poursuivre l’invasion de l’Ukraine. Ce mécanisme prévoit que les tankers transportant du brut russe ne pourront être assurés que s’ils achètent ce pétrole à un prix juste un peu au-dessus des coûts de production, soit autour de 50 à 60 dollars le baril.   

Mais la division d’analyse des matières premières de JP Morgan pense que ce nouveau plan des Occidentaux pourrait catapulter les prix à un niveau « stratosphérique ».

La Russie est, selon la banque américaine, en mesure de réduire, en représailles au plan de plafonnement du prix de brut de l’Oural, sa production entre 3 et 5 millions de barils par jour, sans que cela ait de « dommages excessifs » sur son économie, au regard de sa situation budgétaire « solide ».  

Les analystes de JP Morgan ont précisé qu’une réduction de 3 millions de barils de l’approvisionnement quotidien ferait grimper le prix du brut à 190 dollars, tandis que le pire scénario de 5 millions de barils pourrait signifier un brut à un niveau « stratosphérique » de 380 dollars.  

« Le risque le plus évident et le plus probable avec un plafonnement des prix est que la Russie pourrait choisir de ne pas participer et de riposter en réduisant ses exportations. Il est probable qu’elle puisse riposter en réduisant la production, afin d’infliger une douleur à l’Occident. L’étroitesse du marché mondial du pétrole est du côté de la Russie », ont-ils écrit.

Le vice-premier ministre russe, Alexander Novak, avait averti quelques heures après l’annonce du plan de plafonnement du prix du pétrole russe par le G7, que cette option pourrait « entraîner un déséquilibre sur le marché et pousser les prix à la hausse ».