Dans son souci constant de vous fournir des informations diversifiées, Tchadinfos continue à créer de nouvelles rubriques dont Chronique Economie. Pour ce premier numéro, nous planchons sur les causes de l’augmentation des prix des denrées sur les marchés tchadiens.

Le Tchad est un pays enclavé. Mais sur les marchés de N’Djamena où ceux des principales villes du pays, les magasins sont pleins de marchandises de toutes sortes. Celles-ci proviennent des pays très éloignés tels que la France, le Taïwan, la Chine, la Corée du sud, le Japon, l’Amérique.

Certains produits, de très bonne qualité, sont relativement peu chers. Certaines personnes concluent très vite que le commerce extérieur du Tchad fonctionne assez bien. En réalité, il n’en est rien car il s’agit parfois des produits importés frauduleusement. L’Etat ne bénéficie donc pas de taxes douanières à l’importation. A part quelques taxes prélevées par la mairie ou les services des impôts pour l’espace occupé sur le marché public, des sommes importantes sont détournées des circuits officiels vers des particuliers. Cette fraude constitue un handicap majeur dans le commerce extérieur du Tchad.

Mais il y a d’autres handicaps tout aussi importants : l’enclavement, la douane et la fiscalité défaillante, l’absence de promotion de produits tchadiens, l’irrégularité des produits commercialisables, le manque du goût du risque des hommes d’affaires tchadiens, la situation politique, etc.

L’enclavement du pays

Les produits importés et exportés officiellement par le Tchad reviennent assez chers. Les coûts de transport, les taxes de transit, le coût d’énergie expliquent les prix élevés des produits.

La douane et la fiscalité défaillantes

L’Etat, secoué par des années de guerre civile, a vu ses structures administratives désorganisées. Cette situation a automatiquement engendré la fraude douanière et fiscale. De même, la corruption est renforcée. Tant que la douane ne sera pas structurée et tant que les taxes sur les impôts et les produits ne diminuent pas, la fraude continuera. Beaucoup de commerçants hésiteront également à travailler dans le formel et continueront à dissimuler leurs revenus réels.

L’absence de promotion des produits tchadiens

Beaucoup restent à faire dans ce domaine. Des débouchés intéressants pourraient être explorés pour des produits tels que le sésame, la gomme arabique, le natron. Le manque de savoir-faire dans la promotion commerciale fait perdre ainsi des masses d’argent au pays.

L’irrégularité des produits commercialisables

En matière commerciale, les clients sont très sensibles à la régularité des transactions. Or, les productions du Tchad sont souvent sujettes aux aléas climatiques. Les quantités offertes varient d’une année à une autre. Les clients importants se tournent ainsi facilement vers les produits d’autres pays.

Le manque du goût du risque des hommes d’affaires tchadiens

La promotion du commerce extérieur d’un pays dépend beaucoup de la combativité des hommes d’affaires qui n’hésitent pas à prendre des risques. C’est en cela seulement que les domaines inexplorés seront percés et que des gains plus intéressants pourront en découler. Mais la plupart des hommes d’affaires tchadiens préfèrent travailler dans des domaines déjà couverts par d’autres : boulangerie, importations des céréales, exportations de natron, de bétail, etc.

La situation politique

Beaucoup de gens se rappellent encore la guerre civile de 1979. Des entreprises ont été ruinées et des installations détruites. Ces séquelles font payer au Tchad un lourd tribut. Des clients et des hommes d’affaires étrangers continuent à se rétracter et n’osent pas prendre des risques pour des activités pourtant fort rentables.

Ces handicaps ne sont pas exhaustifs, mais ceux que nous avons cités ont le mérite de rendre compte de l’ampleur des problèmes à surmonter. Mis à part l’enclavement qui constitue une contrainte plus complexe, les autres peuvent facilement être résorbées. Les potentialités commerciales, elles, existent. Elles n’attendent qu’à être développées et consolidées.