Plus de huit (8) camions, gros porteurs, chargés des bidons d’huile de 20 litres, ayant quitté le port de Cotonou au Bénin à destination du Tchad, sont bloqués depuis plus de trois semaines, par le service des douanes de Diffa au Niger. Au lieu de payer le droit de transit comme à l’accoutumée, cette fois-ci, les douanes du Niger exigent, un dédouanement des marchandises des opérateurs économiques tchadiens, à destination de leur pays, sur le territoire du Niger. Le service des douanes du Niger justifie cette nouvelle décision, du fait que l’huile qui transite via ce pays, vendue sur le territoire tchadien, est réimportée par des opérateurs économiques nigériens à partir de la ville de Mao, pour être revendue sur les marchés de l’autre côté des frontières. Les importateurs tchadiens d’huile refusent cette double taxation. Selon eux, les marchandises ont quitté le port de Cotonou avec tous les documents y afférents, et ne doivent être dédouanées sur un territoire étranger. D’après ces commerçants, le Niger devrait plutôt dédouaner ou taxer les marchandises de ses opérateurs économiques qui viennent s’approvisionner au Tchad.

Entretemps, d’après plusieurs sources contactées à Diffa, cette ville nigérienne frontalière avec le Tchad et le Nigeria, les bidons d’huile de 20 des commerçants tchadiens bloqués par les douanes du Niger, commencent à détériorer. « Les bidons s’éclatent tous seuls. Même hier il y a eu au moins une bonne dizaine des bidons se sont éclatés. Si on ne prend pas garde, les commerçants tchadiens risquent d’enregistrer plusieurs pertes. Les services de deux pays doivent se retrouver pour décanter la situation » explique un transitaire basé à Diffa. Justement, ces opérateurs économiques concernés sont préoccupés par le caractère périssable de leurs marchandises. D’après eux, l’huile est une alimentation périssable et nécessite une conservation appropriée, son exposition aux intempéries notamment au soleil, pourrait entacher la qualité de produit. Ils appellent les plus hautes autorités du Tchad notamment le chef de l’État à intervenir personnellement auprès de son homologue du Niger pour décanter la situation. Sinon préviennent-ils, si jamais une solution n’est pas trouvée et que les marchandises sont dédouanées désormais au Tchad et au Niger, le prix des bidons d’huile va flamber. Cette situation impactera les ménages tchadiens déjà très vulnérables.

Dans tous les cas, des sources proches du ministère des Mines, du Développement industriel, commercial et de la Promotion du Secteur privé, renseignent que le chef du département a été saisi par la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat (CCIAMA), sur la question. D’après ces sources, le ministre Youssouf Abassalah aurait adressé une correspondance à son homologue du Niger pour avoir des clarifications. Mais déplore-t-on, depuis plus de dix (10) jours, cette correspondance n’a pas eu un feedback. Alors que le Tchad et le Niger sont liés par des accords économiques devant faciliter le transit des marchandises sur le territoire de l’un ou de l’autre pays.

En effet, après le blocage de leurs marchandises, les opérateurs économiques tchadiens, victime de cette situation avait saisi la CCIAMA, pour demander son intervention. Après plusieurs rencontres des discussions, la chambre de commerce a fini par saisir le ministre en charge du Commerce. Malgré les tentatives pour dénouer ce différend, les camions chargés des bidons de 20 litres, d’une valeur de plusieurs milliards restés toujours bloqués à Diffa. Mais déjà après cette rupture d’entrée des nouvelles marchandises en territoire tchadien, le prix d’huile sur le marché commence à connaitre une petite hausse. Le bidon de 20 litres vendu il y a moins d’un mois à 22 000 FCFA est passé à 23 500 FCFA.