La viande grillée est devenue une activité génératrice de revenus la plus pratiquée au Tchad précisément à N’Djaména. Dans tous les quartiers de la ville, l’on remarque la présence de ces entreprises de grillade de viande. Devant les ministères, les débits de boisson, les marchés, les écoles, les instituts d’enseignement supérieur et universités, ce marché se pratique à ciel ouvert. La plupart de ceux qui exercent ce métier sont de nationalités étrangères (les Haoussas du Niger et du Nigéria).
Devant le Centre de Formation et de développement (CEFOD) non loin de l’université d’Ardep Djoumbal, le tenancier de ce lieu de viande grillée nous informe qu’il se sent mieux au Tchad avec cette activité. Car, selon lui, ça lui génère beaucoup d’argent et permettant de prendre en charge sa famille chez lui. « Souk hana lahm da hiné adil marrawaye» « le commerce de viande grillée là est très bon ici » laisse-t-il entendre en arabe local. À moursal légèrement en face de la clinique Sao, où nous nous sommes rendus, le coin est bondé de monde. Des fonctionnaires de toutes catégories confondues se déversent là pendant la pause. Aussi, d’autres usagers de la route font arrêt pour calmer leur faim. Ils font de longues queues pour se faire servir. Selon un client que nous avons rencontré, cela justifie la bonne qualité de préparation de viande. « Je quitte loin pour venir ici. Parce que le gars grille bien la viande. Et, avec 1000 FCFA, on peut trouver une bonne qualité de viande à manger ».
Si les autres clients apprécient la qualité de préparation dans certains coins, Mme Gisèle, enseignante de son état souligne que dans certains quartiers, ces vendeurs propriétaires travaillent dans des conditions ne respectant pas les normes d’hygiène. « La propreté chasse la maladie a-t-on coutume de dire. Mais, les propriétaires de viande grillée accordent peu d’importance à leurs marchandises en ce qui concerne l’hygiène. Ils trainent par fois à même le sol la viande et ne prennent pas le soin de bien laver, ou encore ils servent avec des tenues crasseuses. Ce qui ne donne vraiment pas l’appétit » déplore-t-elle.
Un économiste bien connu sur la scène qui requiert l’anonymat dit être déçu par le comportement des jeunes tchadiens qui ne convergent que vers la fonction publique. « Le commerce de la viande grillée est une véritable activité de sursaut économique qui souvent les bénéficiaires sont des étrangers. Malheureusement, nos jeunes tchadiens ne s’intéressent peu à cette activité pour leur auto emploi. Alors que, par manque de l’intégration à la fonction publique, nos diplômés sans emploi doivent embrasser ce genre d’activités pour répondre à leurs besoins élémentaires au lieu de surcharger les parents » fulmine-t-il. Il est à savoir qu’avec la rareté de l’emploi avec son cortège le chômage des jeunes tchadiens, toutes activités génératrices doivent intéresser les Tchadiens afin de lutter efficacement contre le chômage grandissant.