En 2024, les six États de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) à savoir le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée-Equatoriale, la République centrafricaine et le Tchad ont replongé dans une situation de déficit budgétaire, selon un récent rapport de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Le déficit s’élève à 358,5 milliards de FCFA, marquant un revers après des années d’efforts pour assainir les finances publiques dans la sous-région.
Le rapport indique que ce retour du déséquilibre budgétaire s’explique principalement par deux facteurs majeurs : la baisse des cours du pétrole et une hausse continue des dépenses publiques. Les pays de la CEMAC, fortement dépendants des revenus pétroliers, ont été durement touchés par la chute des prix sur les marchés internationaux. Le pétrole, qui représente une part significative des exportations et des recettes fiscales de la zone, a vu ses cours fluctuer à la baisse, réduisant ainsi les ressources disponibles pour les budgets nationaux.
Dans le même temps, les dépenses publiques ont poursuivi leur ascension, alimentées par des besoins croissants en investissements dans les infrastructures, les services sociaux et la sécurité, notamment dans un contexte régional marqué par des défis économiques et sociaux persistants. Cette hausse des dépenses, bien que nécessaire pour répondre aux attentes des populations, n’a pas été suffisamment accompagnée de mesures visant à diversifier les sources de revenus ou à optimiser la gestion des ressources.
Face à cette situation, la BEAC appelle les États membres à renforcer leurs politiques de diversification économique et à rationaliser leurs dépenses publiques pour réduire leur vulnérabilité aux chocs externes. Des réformes structurelles, notamment dans la collecte des recettes non pétrolières et la gestion des finances publiques, sont jugées indispensables pour restaurer l’équilibre budgétaire et garantir une croissance durable dans la zone CEMAC.
Pour la BEAC, ce déficit, s’il n’est pas maîtrisé, pourrait accentuer les pressions sur les réserves de change et compliquer l’accès aux financements extérieurs pour les pays de la sous-région. Les regards se tournent désormais vers les gouvernements et les partenaires internationaux pour des solutions concertées face à ce défi économique majeur.
Source : Rapport de la BEAC sur la situation budgétaire de la CEMAC en 2024