A N’Djaména, la difficulté d’avoir un emploi stable pousse les jeunes à épouser des ”petits métiers”. En masse, ils s’adonnent par exemple à la location des motos pour être ”clandoman”.
Entre la galère et la difficulté d’avoir un emploi, des jeunes n’djaménois, s’adonnent à une activité risquée mais tout de même juteuse. Il s’agit d’être conducteur de moto-taxi. Ces jeunes sont visibles dans les grands axes de la capitale avec un objectif commun : se faire de l’argent pour subvenir à leurs besoins.
L’un d’eux, Evarist allias Ricardo, est licencié en sciences de l’éducation. « Je suis arrivé à N’Djaména pour les études supérieures. Je ne vis pas avec mes parents donc depuis ma première année à la fac, c’est ce qui me permet de payer mon loyer, les documents et de venir au cours. Maintenant, à défaut d’un autre job, je me débrouille avec cette activité», confie-t-il, sereinement assis sur sa moto.
D’autres encore, à l’image de Guéryna, détenteur d’une licence en management des TIC, est à ses débuts. Tous les jours, au petit matin, il quitte la maison pour attendre les clients au bord des artères: « C’est depuis une semaine que j’ai commencé à faire le clando, mais j’avoue que ça m’avantage beaucoup », déclare Guéryna, à côté de la moto dame qu’il vient de louer.
“Quand c’est une moto neuve, on loue à 2500FCFA par jour“
Avoir une moto personnelle à N‘Djaména, n’est pas chose aisée. Vu la difficulté d’avoir des moyens financiers pour s’en procurer, les jeunes se tournent vers la location. Les prix varient en fonction de l’état des motos. « Quand c’est une moto neuve, on loue à 2500FCFA par jour », explique Noudji-oudou Olivier.
Parfois, les deux parties se soumettent à un contrat qui permet au locataire de garder la moto après une longue période de location.
Le danger est permanent mais…
Dans l’exercice de cette activité, les jeunes conducteurs de moto-taxis font constamment face au danger. Rentrer sain et sauf n’est pas toujours une évidence.Très vigilants, certains s’organisent pour rentrer avant 8 heures du soir. « la nuit, on ne sait pas vraiment qui est qui …les agresseurs sont partout et je ne veux pas risquer ma vie », dit Djimtébaye Adoum, clandoman depuis 6 mois.