Pendant la période coloniale jusqu’à la première décennie de l’indépendance, le Tchad disposait d’une multitude d’industries, grandes ou petites, qui contribuaient au tissu industriel du pays. Mais, nombreuses sont celles qui ont fermé leurs portes. Les rares ayant résisté à la « mort », survivent difficilement.

Le tissu industriel tchadien est faible. Avant l’indépendance et quelques années ou décennies après, plusieurs unités de production dans les domaines agro-alimentaire, minière et métallique, étatiques ou privées, ont existé et participaient à l’économie du pays. Mais, les unes après les autres, beaucoup ont disparu.

Les huileries, par exemple la SOLT, l’OLAFRIC ou l’ONHA, ont fait leur baptême du feu avant de disparaitre. La SOLT (Société des Oléagineux du Logone) créée en 1966 a été rattachée à la CotonTchad. Elle a vécu dans la fabrication et la vente de l’huile de coton jusque dans les années 1970.

Les Grands Moulins du Tchad

L’OLAFRIC (Compagnie Huilière Africaine) créée en 1955 est aussi une huilerie qui produisait de l’huile de l’arachide importée du Nigéria et du Cameroun. Elle a connu une période de gloire avant de chuter et fermer  ses portes fin 1971. A son tour, l’Office National de l’Huilerie d’Abéché (ONHA), mis en place en 1969 a connu des difficultés dès son lancement.

La Société Tchadienne de Textiles née en 1967 a fait aussi ses preuves dans la filature, le tissage, le blanchiment et l’impression. Elle a souvent connu des mutations (la NSTT aujourd’hui, Nouvelle société de textiles du Tchad).

L’Office d’exploitation des carrières (OECA) crée en 1965 à Fort-Lamy a eu pour principale activité l’exploitation des carrières du Tchad et pour activité secondaire les transports fluviaux. La capacité annuelle était de 24 000 mètres cubes de concassé en carrière dans la sous-préfecture de Mani, actuelle province du Hadjer-Lamis. Avant de connaitre la chute, l’OECA employait une cinquantaine de personnes, nationaux et expatriés.

Soukar raas ou sucre pain de la SONASUT

La SONACOT (Société nationale de commercialisation du Tchad), quant à elle a eu à assurer, par exemple, la commercialisation du natron extrait en morceaux ou en plaques. Malheureusement, la SONACOT perdra le monopole de la commercialisation dans les années 1970 à cause de l’accumulation de stocks et le circuit traditionnel de trafic du natron. Ses activités ont ainsi chancelé.

Autre industrie florissante, c’est la Société africaine de développement industrielle (SADI), née en 1968, dont le siège est dans la capitale Fort-Lamy. Ses activités étaient orientées dans la fabrication de chaussures en plastique avec une capacité annuelle de 400 000 paires de chaussures en employant des nationaux et expatriés. Par exemple, à un moment donné, la SADI a produit des paires de mocassins, des paires de ballerines et de samaras. Mais, la crise n’a pas aussi épargné cette société qui a commencé à battre de l’aile en enregistrant des baisses dans ses chiffres d’affaires. Les difficultés de la SADI sont causées par la fraude des marchandises en provenance du Nigéria.

Fort-Lamy, la mythique capitale tchadienne a servi aussi de siège à la SAFRIPA (Société africaine de parfumerie) ouverte officiellement un an après l’indépendance du Tchad, en 1961, et dont les produits sont des parfums alcooliques, des produits capillaires, du talc et de parfums de menthe. Ses 49 employés nationaux et un seul expatrié ont permis à la SAFRIPA de produire d’importantes quantités de parfums. Les Lamyfortains se souviendront certainement de la SAFRIPA qui n’existe plus de nos jours

Timbre Abattoir Frigorifique de Farcha

Autres sociétés ayant fait la fierté des Tchadiens mais qui ont mis la clé sous le paillasson, nous avons la Société nationale de production animale (Sonapa) qui n’existe, actuellement, que de nom, sans activités, la Société industrielle de la viande au Tchad (SIVIT), l’industrie tchadienne du cycle et du motocycle (CYCLOTCHAD) dont le nom sert toujours de repère au quartier Djambar Barh, mais qui n’existe plus.

Il y a aussi les Grands Moulins du Tchad (GMT) ainsi que d’autres unités industrielles ou métalliques comme la Société d’Etudes et de Travaux pour l’Electronique et la Radio (SETER), la Société pour l’étude et l’utilisation du bêton armé (SETUBA) qui existe mais avec des activités réduites.

L’on ne peut omettre l’historique CotonTchad qui est aussi l’une des premières sociétés tchadiennes. Même si elle n’a pas fermé ses portes, elle a connu des hauts et des bas avant d’être relancée ces dernières années grâce à une convention avec une société singapourienne (Olam).