L’agence de presse Reuters annonce ce vendredi que la multinationale Glencore s’est dite prête à entamer des négociations sur la restructuration de la dette commerciale de plus d'un milliard de dollars du Tchad, ouvrant ainsi la voie pour permettre au Tchad de bénéficier d’un programme de prêt du FMI.
Le Tchad avait reçu le soutien de ses créanciers officiels pour une restructuration de sa dette en juin mais n'avait jusqu'à présent pas reçu d'assurance sur l'engagement de bonne foi du groupe minier Glencore et d'autres prêteurs privés.
La restructuration de la dette totale du Tchad, que le Fonds monétaire international (FMI) a qualifiée d'insoutenable, est une condition préalable pour que le pays puisse bénéficier d'un soutien financier supplémentaire.
En effet, le Tchad a déclaré que la dette de Glencore (contractée entre 2013 et 2014 pour racheter les parts de Chevron dans le consortium pétrolier) représentait plus de 98% de sa dette commerciale.
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En janvier, le Tchad est devenu le premier pays à demander une restructuration de sa dette extérieure de 3 milliards de dollars dans un cadre commun convenu l'année dernière par la Chine et d'autres membres du G20 et le Club de Paris qui rassemble les principaux pays créanciers.
Tandis que les créanciers étatiques du Tchad et le FMI se sont mis d'accord sur une restructuration, ils avaient insisté pour qu’il parvienne également à des conditions comparables avec d'autres créanciers bilatéraux et privés.
Dans une lettre datée du 10 novembre, que Reuters a pu consultée, Glencore a confirmé qu'elle, avec le groupe de prêteurs composé de 16 institutions, "s'est engagée à des discussions de bonne foi" avec le gouvernement du Tchad et la société pétrolière d'État SHT.
Toute renégociation de ses contrats avec le Tchad « devrait se faire sur la base d'un partage équitable des charges, qui devrait prendre en compte les concessions accordées par Glencore et les prêteurs lors des restructurations passées », ajoute la lettre.

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Glencore a également déclaré qu'il reconnaissait l'objectif de conclure toute refonte avant la première revue d'un programme du FMI, qui était attendue au plus tôt en mai 2022.
Dans un communiqué séparé, le FMI a déclaré jeudi soir qu'il travaillait avec les autorités tchadiennes pour soumettre un nouveau programme de prêt à l'approbation du conseil d'administration du FMI après que le principal créancier du secteur privé du pays s'est engagé à engager des "discussions de bonne foi" sur la restructuration de la dette du pays.
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Abebe Aemro Selassie, directeur du département Afrique du FMI, a déclaré que les services du FMI avaient l'intention de soumettre une nouvelle facilité élargie de crédit pour le Tchad au conseil d'administration pour examen "dès que possible", mais n'ont donné aucun calendrier précis ni détails supplémentaires.
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L'une des sources a déclaré que l'objectif était d'achever les travaux sur le nouvel arrangement d'ici la fin de l'année.
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A noter que la dette du Tchad a déjà été restructurée à deux reprises, en 2015 et 2018.