Amnesty international appelle les autorités tchadiennes à garantir un procès équitable aux 26 militants du Parti socialiste sans frontières (PSF) détenus depuis plus de trois mois dans la prison de haute sécurité de Koro Toro.

Ces personnes ont été arrêtées et détenues « au secret », après l’assaut de l’Armée contre le siège du PSF. Assaut qui a occasionné la mort de son président et opposant Yaya Dillo. Ces 26 personnes, « toutes membres » de la famille de l’opposant, « n’ont toujours pas été présentés à un juge », selon l’organisation de défense des droits humains.

Parmi elles, informe l’ONG, se trouvent trois enfants et plusieurs personnes souffrant de maladies chroniques et privées de soins médicaux. « Toutes les personnes détenues doivent être libérées sans attendre, à moins qu’elles ne soient rapidement inculquées d’une infraction dûment reconnue par le droit international et jugées dans le respect des normes internationales d’équité des procès », interpelle Samira Daoud, directrice régionale d’Amnesty international pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale.

Selon un membre de la famille interrogé par Amnesty et qui a requis l’anonymat, « ces personnes n’ont pas été présentées devant un tribunal et n’ont pas consulté d’avocat. Nous n’avons aucune communication avec elles ni aucune nouvelle ».

L’assaut d’envergure de l’Armée contre le siège du PSF est survenu, selon les autorités tchadiennes, après l’attaque des militants de ce parti contre le siège de l’Agence nationale de renseignements pour libérer un des leurs interpelé, après avoir été accusé de tentative d’assassinat du président de la Cour suprême. Une accusation rejetée par le parti qui estime que son président, très critique du pouvoir, a été assassiné. Une enquête de « type international » a été annoncée par le gouvernement. Rien n’a depuis lors filtré.