Le 13 janvier 2024, lors d’un congrès organisé dans un hôtel de la place, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) a désigné le président de transition Mahamat Idriss Deby Itno comme son président d’honneur et candidat à l’élection présidentielle. Cette décision est au centre des débats.

Le président de transition acceptera-t-il d’être le candidat du MPS ou va-t-il décliner cette proposition ? « Accepter cette nomination pourrait renforcer les liens entre le gouvernement de transition et le Mouvement Patriotique du Salut, démontrant ainsi une certaine unité au sein du pays. Cependant, cela pourrait également susciter des préoccupations quant à une éventuelle partialité politique du président en exercice et surtout que le principe n’est pas respecté car s’il voulait l’accepter il doit être mis en disponibilité en tant que homme de tenue parce qu´il n´est pas permis, selon la Constitution, aux hommes armés d´appartenir à un parti politique donné”, répond le professeur Ahmat Mahamat Hassane.

Le politologue trouve aussi que ça fait plus de titres aussi pour lui s’il acceptait. Car il est un président de transition qui assure le rôle de Président de la République, Chef de l´État et Chef suprême des armées, cette façon de faire n’apporte rien au président de transition et il n´y a pas de crédibilité à ce niveau. “D’un autre côté, décliner cette proposition pourrait être interprété comme une volonté de maintenir l’indépendance politique et la neutralité du président de transition. Cela pourrait être perçu comme une décision visant à préserver l’intégrité de la fonction présidentielle de transition, sans être affilié à un parti politique particulier”, analyse Pr Ahmat Mahamat Hassane.

En ce qui concerne la question de savoir si un parti politique doit désigner un président de transition comme son candidat à la présidentielle, l’ancien ministre de la Justice soulève des préoccupations quant à la neutralité du processus électoral. « La période de transition est souvent considérée comme un moment où le pays se dirige vers des élections démocratiques, et l’implication directe d’un parti politique dans cette phase délicate peut être source de controverses. Donc le président de transition ne doit pas être désigné comme président d´honneur car le principe de la transition est de garantir une gouvernance temporaire impartiale, préparant le terrain pour des élections libres et équitables comme lui même avait promis dans la charte de Transition qu´il ne venait pas pour s’accaparer du pouvoir mais organiser les élections et partir en bon soldat. La désignation d’un président en exercice comme président d’honneur d’un parti politique peut influencer l’équité du processus électoral, remettant en question la séparation des pouvoirs et l’objectivité du gouvernement de transition», souligne-t-il.

GOLBÉDJÉ TOUSSAINT HASSAN, STAGIAIRE