La mise sur pied de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE), du Conseil constitutionnel et la désignation des membres de ces deux institutions soulèvent des inquiétudes au sein de l’opposition.
Les analyses du président du parti Les Démocrates, professeur Avocksouma Atchénemou Djona, et de Nassour Ibrahim Koursami, président du parti Les Patriotes, laissent transparaitre une “profonde préoccupation” concernant la composition de l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE) et du Conseil Constitutionnel, perçue selon eux, comme un prolongement du contrôle exercé par les mêmes acteurs sur les élections au Tchad au cours des trois dernières décennies. Ces deux opposants émettent des doutes sur la volonté réelle du gouvernement de transition de mettre en place des institutions électorales impartiales.
En insistant sur la continuité des figures clés impliquées dans la “manipulation présumée” des élections, professeur Avocksouma Atchénemou Djona estime que cette phase de transition pourrait ne pas réussir à apporter les changements démocratiques escomptés. “Les références aux manœuvres des acteurs politiques bien établis dans le pays tels que les maîtres Bartchiret et Padaré, depuis des décennies soulignent une méfiance profonde envers l’intégrité du processus”, fait-il savoir.
“La précipitation avec laquelle l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) est mise en place apparaît non seulement comme un mépris et une insulte à la démocratie et à l’égard des Tchadiens. Elle s’inscrit dans la continuité du régime en place depuis plus de 34 ans”, s’inquiète pour sa part Nassour Ibrahim Koursami, président du parti Les Patriotes.
Avocksouma Djona pointe aussi la complicité de la France. Pour lui, des intérêts étrangers pourraient influencer les événements internes, jetant ainsi le doute sur la légitimité du processus de transition en cours. “Cette allégation de complicité avec la France” ajoute une dimension internationale à la critique, remettant en question la souveraineté nationale dans la mise en place d’institutions électorales crédibles. Pour lui, cette ANGE ne sera jamais le salut des Tchadiens. “La question de l’inéligibilité des autorités de la transition est un préalable. Il faut également chercher à réviser le fichier électoral pour que les élections prochaines soient libres, crédibles, transparentes et se déroulent de manière apaisée. Sans cela, le pays retombera dans le cycle infernal de la violence et des guerres qui feront couler encore et inutilement du sang”, fait-il croire.
Professeur Avocksouma Djona exprime des inquiétudes “profondes” quant à la continuité des pratiques électorales controversées, insinuant que la transition pourrait être compromise par les mêmes acteurs.