A travers une conférence de presse ce 27 mai au centre Don Bosco de N’Djamena, des organisations de la société civile des deux Mayo Kebbi et de la Tandjilé rejettent le processus de privatisation de la société nationale de ciment (Sonacim) lancé par le gouvernement.  

Par un avis d’appel d’offres international, le gouvernement annonce avoir décidé de céder 70 des 92% qu’il détient dans le capital de la Sonacim (la société a un capital social de 500 millions de francs CFA), tout en réservant la possibilité de céder le solde de sa participation à terme.

Mais des organisations de la société civile des provinces du Mayo-Kebbi Ouest, Mayo Kebbi Est et Tandjilé ne l’entendent pas de cette oreille. “La Sonacim a été construite à des fins sociales et non commerciales. Comme tel,  l’Etat ne doit pas se désengager mais plutôt s’assumer pour remédier à la mauvaise gouvernance qui gangrène cette société”, déclarent-elles.

Pire, insiste-t-elles, les avantages reconnus aux provinces où se déroulent les activités minières n’ont pas été accordés au Mayo Kebbi Ouest. Elles citent notamment les 5% qui doivent revenir à la province productrice, le versement des compensations financières aux paysans dont les terres ont occupées (plus de 760 millions pour 161,62 hectares de terres prises par la Sonacim).

En affirmant qu’aucune société privatisée par l’État tchadien ne marche bien, ces organisations pensent que c’est des “officines” et des “habitués de ponction financière qui sont à l’origine de cette idée de privatisation. Elles exigent donc l’annulation de cet appel d’offre.