Lors d’une conférence de presse ce lundi, des groupes armés qui ont annoncé la suspension de leur participation au pré-dialogue de Doha se sont expliqué sur les motifs de leur décision.

Ces groupes militaires qui se disent des Groupes de Rome, de Doha et la CNCR précisent d’emblée que la suspension de leur participation aux négociations avec le gouvernement a pour objectif de « donner une réelle chance à la paix et de repartir sur de bonnes bases ».

Ils déclarent que cette suspension est consécutive à un ensemble de « dysfonctionnements et de manipulations diverses » relevés à plusieurs reprises dans des correspondances adressées à la médiation et « qui sont restées sans suite ».

Au moment où les travaux entrent dans une phase cruciale, ils dénoncent plusieurs faits dont le choix de « manière unilatérale » la date du dialogue au 20 août 2022, les « manœuvres de déstabilisation à savoir : les achats de consciences, les intimidations, les harcèlements, les menaces, les désinformations » qui, selon eux, visent à « perturber » la sérénité des négociations.

Ce qui leur fait dire que le gouvernement n’est pas à Doha avec sincérité pour aboutir à un accord de paix mais pour obtenir une certaine légitimité parce qu’il est allé à un dialogue avec les groupes armés. Toutefois, interrogés s’ils entendent reprendre les armes, ils temporisent que malgré ces difficultés, ils sont à Doha d’abord pour la paix et non la guerre.

Ces groupes armés ont d’autres griefs. Ils déplorent « l’immixtion » de la délégation gouvernementale dans la médiation, l’absence de plénières qui permettraient aux deux parties de négocier en face à face, « la création des nouveaux mouvements d’obédience gouvernementale à Doha ». Ces politico-militaires éprouvent également des problèmes liés au séjour à Doha, notamment de santé, de visa pour les délégués ayant effectué de voyage, de sécurité, « d’infiltration des éléments perturbateurs » et de prise en charge financière.

Ces groupes armés en viennent à conclure que « Nous nous trouvons un peu dans le brouillard ».