Les lignes bougent sur la scène politique tchadienne. C’est en perspective de la présidentielle du 11 avril 2021.  

Le parti au pouvoir s’est mis déjà en ordre de bataille en renouvelant sa confiance à son candidat naturel à travers les pré-congrès qui se sont déroulés les 29 et 30 janvier 2021 dans toutes les provinces  du pays  selon les orientations du Secrétaire Général dudit parti. Cette investiture sera confirmée ce 06 février lors du 9éme congrès extraordinaire du parti de Bamina. Toutes les délégations limitées à cause de la pandémie à coronavirus ont convergé vers la capitale où doivent s’ouvrir ces assises. La candidature du chef de l’Etat sortant passera comme une lettre à la poste. Le Palais du 15 janvier est pavoisé aux couleurs du parti au pouvoir. Tout est fin prêt pour cette grand-messe. 

Au niveau de l’opposition des préparatifs s’accélèrent à un rythme effréné. C’est ainsi que l’URD (Union pour le Renouveau et la Démocratie de feu le Général Kamougué) a investi ce 04 février 2021 son poulain en la personne de Romadoumngar Félix Nialbé au cours d’un congrès extraordinaire tenu à N’Djamena. Celui qui porte depuis plus d’un an l’étoffe du chef de file de l’opposition démocratique se voit déjà en candidat sérieux qui pourra surprendre.

Avant l’investiture de Félix comme candidat à la candidature, une dizaine de partis politiques de l’opposition démocratique  s’est constituée en « Alliance Victoire ».  Ces partis  n’ont pas encore décliné leur programme commun de gouvernement et surtout n’ont  pas désigné de manière consensuelle leur champion qui fera face au Président sortant. Tirant les leçons de leurs échecs patents et leurs incohérences, les formations politiques de l’opposition veulent cette fois-ci aller en compétition en rang serré  afin de tenter leur chance. Pour beaucoup d’observateurs du marais politique tchadien, cette dynamique annoncée tambour-battant risque de faire pschitt. Car les égos des uns, les querelles de leadership des autres vont faire l’affaire du candidat du parti au pouvoir qui va s’appuyer sans nul doute sur les structures de son parti solidement implanté sur toute l’étendue du territoire national et l’apport des partis de sa majorité qui l’ont toujours accompagné. Ils sont une centaine à cheminer depuis des lustres avec le Chef de l’Etat sortant. Les petits partis politiques  sans envergure sinon sans  épaisseur sur l’échiquier politique  vont certainement monnayer leurs  voix au candidat le mieux placé  qui va les récompenser après la publication des résultats définitifs.

Selon le calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), l’ouverture du dépôt des candidats à la candidature  sera  faite  d’ici le 13 février et s’achèvera le 26 février 2021.  Quant à la campagne électorale, le top départ sera donné le 13 mars  et va prendre fin le 09 avril c’est-à-dire à deux jours de la date fatidique du 11 avril 2021. Ce jour là, les Tchadiens ont rendez-vous encore avec l’histoire politique de leur pays.  Ils vont opérer un choix judicieux en votant  celui qui présidera aux destinées de leur pays pendant  les six (6) années à venir. On espère que l’on va assister à une campagne électorale civilisée sans invectives ni une foire d’empoigne. Et les adversaires doivent opter pour le fair-play. En tout cas, attendons de voir.