Réagissant aux défis de sécurisation du territoire national après le départ de l’Armée française, Aziz Mahamat Saleh, membre de la Commission chargée de la dénonciation de l’accord de coopération militaire avec la France, assure que le Tchad n’a rien à craindre.
Après 60 ans de présence militaire, l'”intérêt du Tchad c’est de dire que nous assumons pleinement et sereinement notre sécurité. Et que cette présence n’est plus nécessaire. C’est une décision mûrement réfléchie, soupesée avec tous les éléments d’analyse qui sied’’, affirme Aziz Mahamat Saleh.
Cette dénonciation est-elle faite en concertation avec la France ? Non, répond-il. ‘’Si vous voulez agir en souveraineté, vous ne pouvez pas le faire en tutelle. Ce n’est pas concevable. Tout le monde a été surpris parce qu’il fallait avoir du cran pour le faire. Toute souveraineté a ses risques. Il faut pouvoir les prendre et avancer’’, déclare-t-il.
Le 31 janvier, date butoir fixé par les autorités tchadiennes pour un retrait complet de l’Armée française, Aziz Mahamat Saleh, informe que le président de la République prendra part à la cérémonie. ‘’Le chef suprême des armées sera présent pour marquer le coup parce que c’est une date historique. Il faut à un moment donné laisser les gens prendre leur envol. Quand on le prend, on peut trébucher mais au moins on avance. Le Tchad a décidé d’avancer, quoiqu’il arrive. L’Armée tchadienne est l’une des plus puissantes d’Afrique’’, dit-il.
L’intervention de ce membre de la commission sur Tchadinfos TV est faite quelques heures après les propos tenus par Emmanuel Macron à l’ouverture de la conférence des ambassadeurs français, évoquant l’’’ingratitude’’ de certains gouvernants qui n’ont pas dit ‘’merci’’ aux soldats français pour leurs efforts. Des propos dénoncés par le gouvernement tchadien.