Le ministre de l’Enseignement supérieur et son homologue en charge de la Culture se sont rendu le jeudi 17 janvier sur le site réservé à la construction de la Basilique, au quartier Abena, pour visiter les vestiges qui seraient d’origine Sao. Ces vestiges ont été découverts en début de semaine par les ouvriers qui travaillent sur le chantier.  

La visite officielle du site de découverte des traces Sao, d’après les hypothèses des experts, est intervenue trois jours après la découverte. C’est le ministre de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation, Dr Houdeingar David et celui de la Promotion touristique, de la Culture et de l’Artisanat, Madeleine Alingué, qui se sont prêtés à l’exercice. Ils sont allés à la rencontre de personnes qui ont fait ces découvertes et de l’équipe d’archéologue qui travaille sur place depuis lundi. 

Sur un périmètre assez large, des travailleurs sur le chantier de la basilique ainsi que des fabricants de brique cuite de la zone ont mis à jour des urnes funéraires, des ossements humains, des bracelets en argent ainsi que des traces de présence humaine historique.

La visite a débuté par l’urne mise en évidence à moitié dans une fosse destinée à faire une fondation à quelques mètres du goudron. Cette urne a été découverte par Pierre Djina Guebil qui travaille sur ce chantier depuis le mercredi 9 janvier. Puis elle s’est poursuivie sur un terrain escarpé modifié par le travail des hommes. Durant ce tour, les ministres étaient attentifs à chacune des hypothèses émises par les archéologues.

A la fin de la visite, les experts ont demandé aux ministres de leur donner des autorisations de travailler sur cette découverte prometteuse mais avant tout de sécuriser les objets déjà mis en évidence et de prendre des mesures pour suspendre les activités des fabricants de briques qui exercent dans les environs.

Les objets découverts sont-ils en sécurité ?

La sécurisation de ces objets justement doit être la priorité. Car, en l’espace de quelques jours, selon Djimet Guemona, des personnes ont endommagé certaines de ces découvertes à l’exemple du contenu complet d’une urne funéraire pourtant trouver intacte. A ce sujet, le ministre de l’Enseignement supérieur a rassuré: « La première mesure c’est de sécuriser déjà. Pour éviter un certain nombre de pillage que nous commençons à constater. Monsieur le maire est ici, je crois qu’il va prendre les dispositions nécessaires pour que le public ne puisse pas fréquenter ces lieux pendant un certain temps afin de laisser les équipes qui vont travailler faire leur travail. » Cependant, la police municipale présente sur les lieux lors de la visite a quitté au même moment que les autorités. Elle laisse ainsi une fois de plus ces ruines anciennes sans protection.

Une urne funéraire endommagée sur le site de découverte

Autre inquiétude, la spécialité. Les archéologues déployés sur le terrain estiment qu’il faut renforcer l’équipe avec des spécialistes dans le domaine de nécropole pour les aider.

Le probable 251ème site Sao

Comme l’a signalé le ministre de l’Enseignement supérieur, ce site, s’il est prouvé qu’il est Sao par les analyses au Carbone 14 de quelques éléments déjà en cours, sera le 251e site Sao découvert à ce jour. Le dernier site découvert était celui de Léré. Pour Dr Houdeingar David, cette découverte est fortuite pour le moment. « Nous sommes au niveau de la prospection, les dispositions nécessaires seront prises pour permettre à l’équipe nationale qui va se mettre au travail pour analyser toutes les informations et nous les fournir. Parce qu’aujourd’hui nous ne pouvons que parler au conditionnel. Pour affirmer effectivement concernant la datation, il va falloir faire un certain nombre de travaux en laboratoire et sur le terrain pour confirmer ce qu’ils ont observé », a-t-il affirmé. En attendant, les recherches continuent et les travaux du chantier avec.

Les archéologues procédant à un prélèvement sur le site de découverte à Abena