La France accueille cette semaine le sommet de la Francophonie, un événement international qui rassemble des dirigeants, des intellectuels et des acteurs de la société civile issus des pays francophones du monde entier. Interrogé, l’écrivain Mbernodji Sosthene souligne qu’il est temps de repenser cette francophonie afin qu’elle soit utilement au service des pays qui partagent la langue française.

La francophonie, ce sont tout d’abord des femmes et des hommes qui partagent une langue commune, le français. Le dernier rapport en date de l’Observatoire de la langue française, publié en 2022, estime leur nombre à 321 millions de locuteurs, répartis sur les cinq continents. C’est ensuite un dispositif institutionnel voué à promouvoir le français et à mettre en œuvre une coopération politique, éducative, économique et culturelle au sein des 88 États et gouvernements de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Ce dispositif est fixé par la Charte de la Francophonie, adoptée en 1997 : sa plus haute instance est le Sommet de la Francophonie ; sa clé de voûte le Secrétariat général, poste occupé par Louise Mushikiwabo.

Selon Mbernodji Sosthene, cette organisation, qui est la francophonie, a eu naissance en Afrique, l’objectif est de partager une langue en commun qui est le français. “De nos jours, le français est utilisé comme une langue de domination par la France qui utilise cette institution et bien d’autres pour asseoir sa politique. À travers la Francophonie, la France continue avec sa politique de domination des anciennes colonies. L’actuel sommet qui se passe en ce moment est une réunion autour de Macron pour ses intérêts. Il est temps de repenser cette Francophonie afin qu’elle soit utilement au service des pays qui partagent la langue française“, se prononce-t-il.

La manière avec laquelle les choses se déroulent, on a toujours l’impression que c’est le paradigme maître-esclave . Le plus grave dans tout ça, pour corroborer ce que j’ai dit, c’est que la patronne de cette organisation est Rwandaise. Un pays qui a supprimé la langue française comme langue officielle, on l’a fait venir parce qu’elle doit se racheter, car la France est à couteaux tirés avec le Rwanda“, poursuit Mbernodji Sosthene.

Pour finir, il souligne que la Francophonie est une organisation qui a complètement laissé son credo originel pour s’agripper aux nouvelles données qui lui font des choux gras. “Car la Francophonie est un système contraignant des États membres parce que quand il y a un coup d’État électoral, personne ne condamne, mais quand il y a un coup d’État militaire, on condamne et on exclut le pays“, fustige le commissaire général du festival Le souffle de L’Harmattan.