Communiqué de presse n° 13/541
Le 23 Décembre 2013
Une mission des services du Fonds monétaire international (FMI) conduite par M. Mauricio Villafuerte, Chef de mission, a séjourné à N’Djamena du 9 au 19 décembre 2013. Le but de cette mission était de procéder aux consultations au titre de l’Article IV et à la revue de la performance dans le cadre du programme de référence approuvé au mois de juillet dernier. La mission a rencontré le Premier Ministre, le Président de l’Assemblée nationale, le Ministre des Finances et du Budget, le Ministre du Plan, de l’Economie et de la Coopération internationale, le Ministre de l’Energie et du Pétrole, le Ministre des Infrastructures et des Equipements, le Directeur national de la BEAC ainsi que d’autres hauts responsables de l’administration publique, les partenaires au développement et le secteur privé.
A la fin de la mission, M. Villafuerte a publié la déclaration suivante :
« Dans l’ensemble, les performances macroéconomiques en 2013 sont conformes aux estimations précédentes. Le PIB réel devrait croître de 3,6 pour cent cette année en raison du retour aux tendances de la production agricole, et aussi de la baisse de la production pétrolière due aux difficultés techniques inattendus rencontrées dans les champs matures, et des retards enregistrés dans le début de la production des nouveaux champs. Ce dernier facteur a fait en sorte que les recettes pétrolières budgétaires soient considérablement faibles par rapport aux prévisions budgétaires, et que la prévision de l’augmentation du déficit budgétaire général se situe à 6.1 pour cent du PIB hors pétrole. La projection du taux d’inflation moyen annuel pour 2013 se situe à 0.4 pour cent, principalement en raison des prix plus faibles des denrées alimentaires. Une récente révision des chiffres historiques de la balance des paiements montre une forte augmentation du déficit du compte courant extérieur, dont l’estimation actuelle est de 9,4 pour cent du PIB en 2013. En 2014, le PIB réel devrait croître de 10,8 pour cent, de nouveaux puits commençant à produire, alors que l’inflation devrait demeurer proche de la cible annuelle de la CEMAC établie à 3 pour cent.
« Les discussions relatives aux consultations au titre de l’Article IV ont principalement portés les options visant à diversifier l’économie et à rendre la croissance plus inclusive tout en assurant la viabilité de la dette.
« Le maintien de la marge budgétaire pour répondre aux besoins de développement substantiels du Tchad, malgré la réduction tendancielle des recettes pétrolières dans les prochaines années, dépendra de la stimulation des recettes hors pétrole – qui sont faibles même par rapport aux normes régionales – du renforcement des contrôles budgétaires, de l’amélioration du processus des investissements publics, et de la prudence manifestée dans l’emprunt public. La mission a noté que les réformes des politiques fiscales devraient se concentrer sur l’élargissement de l’assiette d’imposition, la révision des incitations et exonérations fiscales, et la simplification de la structure fiscale. De plus, il est possible de rationnaliser le programme d’investissement et de compter davantage sur les appels d’offres tout en accroissant les allocations budgétaires pour les opérations et la maintenance.
« Les discussions sur la promotion de la croissance non pétrolière ont porté sur l’élimination des goulets d’étranglement et l’amélioration du climat des affaires pour le secteur privé. Il serait souhaitable de prioriser strictement les réformes, sur la base du Plan National de Développement du Tchad 2013-15. La promotion d’une meilleure productivité des activités agricoles pourrait aider à réduire la pauvreté rurale tout en créant des emplois. La mission a également souligné la promotion du développement et de l’inclusion sur le plan financier comme stratégie favorisant la croissance, étant donné les niveaux limités de la pénétration financière au Tchad.

«Sur le plan des politiques, la performance dans le cadre du Programme de référence a été mitigée. La plupart des objectifs quantitatifs pour fin du mois de septembre ont été atteints, y compris celui portant sur le déficit primaire hors pétrole, en dépit des pressions sur les dépenses résultant de la situation sécuritaire difficile dans la région. Toutefois, dans le contexte d’un déficit budgétaire global plus large et des retards dans la matérialisation de la dette intérieure, le Gouvernement a conclu une importante opération d’emprunt commercial externe sous forme d’avances sur les ventes de pétrole. Cette opération à son tour augmente les besoins de financement pour 2014 et 2015. Dans ce contexte, la mission et les autorités ont convenu de la nécessité de prendre des mesures supplémentaires pour faire en sorte que le budget 2014 soit entièrement finançable.

«Le Gouvernement poursuit ses efforts dans le programme des réformes fiscales, qui vise à assurer la maîtrise des dépenses et l’amélioration de la mobilisation des recettes non pétrolières. La mission a favorablement accueilli les efforts visant à adopter les recommandations des récentes missions d’assistance technique du Département des finances publiques du FMI, notamment en termes de rationalisation des procédures de dépenses d’urgence et d’informatisation de la chaine de paiement. Les autorités ont exprimé leur volonté de mettre en place un système intégré de comptabilité informatisé en 2014 et de redoubler d’efforts pour introduire un plan de gestion de trésorerie fiable.
« La mission remercie les autorités tchadiennes pour leur hospitalité et pour les discussions constructives qu’ont eues les deux parties. »
DÉPARTEMENT DE LA COMMUNICATION DU FMI
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