Allafi Amadou Nganansou, artiste rappeur et promoteur culturel,  relate de fil à aiguille, les réalités du milieu artistique et culturel du Tchad dans un livre qu’il a baptisé « Arts et culture au Tchad ».

Dans ce livre, l’auteur présente les différentes disciplines du secteur des arts et culture ainsi que les acteurs et les institutions qui l’animent. Aussi, il fait particulièrement mention des principaux problèmes qui ralentissent l’évolution du secteur des arts au pays de Toumaï.

D’abord, l’instabilité institutionnelle

« Rien que pour la période de 1990 à nos jours, le nombre des ministères qui ont eu la charge de conduire les activités culturelles a varié au gré des fantaisies. Chacun s’installant avec des nouveaux programmes et des nouveaux organigrammes pour moins de deux ans généralement, il n’a pas été permis de mettre en place la moindre action concrète », écrit Allafi Amadou Nganansou dans la page 22 de son livre.

Ensuite, l’absence d’une politique culturelle

« Le grand conclave des états généraux de l’éducation nationale ayant statué sur la nécessité de la mettre en place a vu ses conclusions remises dans les tiroirs. La musique qui devait se faire une bonne place dans les classes n’y est jamais parvenue », souligne-t-il.

Enfin, le manque d’infrastructures

« Sous d’autres cieux, les radios et les télévisions offrent ce petit luxe, avec des orchestres d’accompagnement. Que nenni ! En notre cas, les seuls espaces disponibles sont les quelques rares bars de la place dont le taux de location décourage les plus  pertinents des artistes », déplore l’auteur (op.cit.).

Dans cet ouvrage, l’auteur rend aussi hommage à quelques figures emblématiques des différentes disciplines des arts et culture au Tchad. Aussi, il regrette les situations difficiles qu’endurent les artistes tchadiens. « Au pays de Toumaï, les artistes ne représentent aucun  intérêt pour les dirigeants du pays. Sinon, comment comprendre que des artistes de la trempe de Talino Manu, Diego Maestro, Nouba Millet, St Mbete Mbao, Bamba Système, pour ne citer que ceux-là, meurent dans une misère indescriptible, sans pouvoir laisser un héritage à leur progéniture », se lamente Allafi Amadou Nganansou à la page 43 de son livre.

Bon à savoir, « Arts et culture au Tchad », compte 100 pages et est paru aux éditions Edilivre, à Paris,  en juin dernier.