Le vendredi dernier, Pif Pikini et Stev’N T ont mis le feu dans la salle de spectacle de l’Institut Français du Tchad IFT. Une salle pleine avant même l’heure du concert, a justifié l’amour que porte le public de Ndjamena pour ses artistes.

Des habitués de la scène, des rappeurs au style traditionnel, authentiquement agrémenté des rythmes du terroir, Pif et Stev’n ont donné de leur meilleur pour la joie de leur fans. Avec au moins 2 albums dans leurs discographies, ces hommes de la scène sortent respectivement du groupe ¨chifna¨ et du ballet national.

Le parcours de ces 2 combattants tchadien du monde de hip-hop est parsemé par des prix, des distinctions et des tournées pour couronner leurs succès. Pif, a remporté plusieurs fois des prix nationaux tel le meilleur rappeur de N’djam-vi, de Gabao-Tchad et bien d’autre. Pour lui, le plus marquant est le prix Gabao hip-hop, décroché au Gabon face à d’autres artistes plus modestes que lui en 2009. Ce qui lui a ouvert les portes de tournées en Afrique Centrale et dans bien d’autres pays. Quant à Stev-n T, outre les prix nationaux, la terre camerounaise lui a porté bonheur en 2014.

Excité à faire découvrir ses nouvelles chansons, Tonton le Blanc a aimé le fait de presté auprès d’un ancien du old-school, dont l’expérience sera vitale. Le répertoire égrainé par l’homme du new-school, Stev’n renferme quelques morceaux du prochain album ¨A tout épreuve¨. Posé quant à lui, l’engouement du public fut de taille au fur et à mesure que le concert se passait.

Mais Pif, la personne qui a collaboré avec Kyame sur un album entier, et avec tant d’autre artistes, locaux et internationaux reconnait le travail qu’il y a à faire sur le monde artistique tchadien qui a beaucoup de ressources à se faire prévaloir, au-delà des frontières. Selon lui, il suffit juste qu’il y ait des structures d’accompagnement et des maisons de production pour voir la musique tchadienne prendre de l’envol. Rien n’est impossible selon ses propos.

Au sortir de ce spectacle plein de couleur, les dégustateurs de scène ont montré leur grande satisfaction, relevant que le niveau y est : « c’est vraiment chouette le concert et la prestation. Les gars ont assuré et nous, on s’est éclaté à fond. C’est ce que la jeunesse aimerait avoir en dehors des politiques. En plus, le travail qu’ont abattu ces jeunes est fait sans sponsor quelconque. (Rire…). On pourrait faire plus, s’il y a du soutien », acclame Anonyme Marge d’action, par ailleurs artiste rappeur aussi. Comme quoi, le talent tchadien est à booster, financer et pousser vers le haut, souligne Esaïe Djikoloum.