La 4ème édition du Festival International des Cultures Sahariennes (FICSA) 2018, a eu lieu du 03 au 09 mars 2018 à Amdjarass, chef-lieu de la région de l’Ennedi Est. Pour dresser le bilan de cet événement, Tchadinfos a tendu son micro au coordonnateur de l’Office National de Promotion du Tourisme, de l’Artisanat et des Arts (ONPTA), M. Abakar Rozzi Téguil.

Tchadinfos : Que peut-on retenir de la 4ème Edition du Festival International des Cultures Sahariennes qui vient de prendre fin ?

Abakar Rozzi Teguil : Dès la première édition en 2012, le FICSA a suscité un dynamisme en attirant plusieurs milliers de visiteurs originaires de toutes les régions tchadiennes, des touristes européens et des représentations consulaires. Ce qui a permis un brassage culturel entre les nomades d’une part, et les visiteurs d’autre part.

Comme à chaque fois, on a pu apprécier la richesse des manifestations traditionnelles : les courses de dromadaires, les parades révélant de somptueux harnachements et les magnifiques costumes des chameliers. De même, les chants et les danses, ont été appréciés et ont donné lieu à des spectacles joyeux et festifs. Cette année le forum a tenté de répondre à l’épineuse question de la sécurité et de la paix donnant lieu à des échanges riches et fructueux avec des participants concernés au premier plan.

Ce festival nous a appris qu’il est nécessaire d’anticiper largement son organisation et de diversifier ses sources de financement. Avec la montée en puissance du FICSA, soutenu au cours des trois dernières éditions par les hautes autorités du pays, le volet tourisme commence à produire un impact économique et permet de dynamiser les régions. La présence cette année, des nations partageant le Sahara avec notre pays (Maroc, Tunisie, Algérie, Niger…) démontre que le FICSA commence à s’implanter à l’échelle internationale.

A combien estime-t-on le nombre des festivaliers cette année ?

Plus de 3000 festivaliers ont fait le déplacement à Amdjarass. Ceux-ci viennent de différentes régions du Tchad, des pays partageant la zone Sahélo-Saharienne et bien sûr des pays européens.

Peut-on dire que le développement de la culture tchadienne amorce avec ce festival son point culminant ?

Le festival est un volet important de la culture du Tchad et rencontre d’année en année un succès croissant dont on peut espérer maintenir la tendance avec de nouvelles activités et une participation toujours plus importante. En tant qu’institution en charge la promotion du tourisme et de la culture, nous estimons qu’il faudrait toujours repousser nos limites et faire découvrir nos valeurs culturelles au monde entier.

Avec la forte participation des communautés sahéliennes et tropicales, ne faut-il pas repenser le FICSA et faire de cet évènement une rencontre nationale pour promouvoir toutes les cultures nationales ?

Globalement, l’édition 2018 du FICSA fut bon et se place très au-dessus des années passées car, porté par de nombreuses manifestations culturelles nationales. S’il convient de saluer la régularité de la dizaine de régions invitées, son aspect international vivement souhaité dès la première heure est aujourd’hui une réalité avec la participation de plusieurs pays qui partagent l’espace Sahélo-saharien.

Nous souhaitons donc poursuivre cet aspect international, en associant les artistes nationaux ayant acquis une certaine notoriété.

Vous avez été distingué par le président de la République, pour avoir réussi l’organisation du FICSA, avez-vous le sentiment d’un devoir bien accompli ?

Vus les nombreux défis qui devraient être relevés, j’ai effectivement le sentiment d’un devoir accompli mais aussi de la reconnaissance pour le président qui nous a fidèlement soutenu.

Donc cette distinction de ma modeste personne pour l’organisation réussie du FICSA, est une reconnaissance du chef de l’Etat, son Excellence Idriss Déby Itno, à l’ensemble de l’équipe de l’office que j’ai l’insigne honneur de diriger. Cette distinction est dédiée à l’ensemble du personnel de l’ONPTA.

A quand la prochaine édition ? Et dans quelle ville ?

L’année 2018 a été placée sous le double signe de la consolidation et de la pérennisation du FICSA à Amdjarass. La prochaine édition s’y tiendra début mars 2019. En cette époque de crise  la culture demeure un vecteur de rapprochement, de communication, de compréhension et d’action.