L’art et la culture peuvent être des facteurs économiques importants et de puissants leviers de changement social. Au-delà des emplois directs que le secteur culturel crée, il contribue à renforcer les communautés, à promouvoir la paix et le dialogue et peut attirer des visiteurs vers le pays. Contrairement à d’autres pays africains, le Tchad n’a cependant pas suffisamment de structures culturelles. Lancé depuis janvier 2022, par l’association tchadienne “Grüne Familie”, Afrotopia est un espace dédié à la promotion des arts et la culture tchadienne, en se concentrant en particulier sur les jeunes artistes émergents.

Situé au centre du très animé quartier Habena dans le 7e arrondissement de N’Djamena, Afrotopia, ex-centre culturel ACAMOD, est très bien adapté pour accueillir des événements culturels et artistiques. Il comprend un café littéraire, une galerie d’art, ainsi qu’un espace en plein air d’environ 1000 m2. L’espace culturel Afrotopia se veut un espace de travail inspirant et bien équipé aux artistes tchadiens émergents : artistes peintres, écrivains, musiciens, danseurs, cinéastes. Dans ce sens, il vise à promouvoir les œuvres d’art des artistes tchadiens au Tchad et à l’étranger, en mettant l’accent sur la promotion des femmes artistes.

Le centre culturel dispose d’un studio de musique fonctionnel et bien équipé, un studio de cinéma, une bibliothèque en libre accès avec des livres africains, non seulement en français mais aussi en arabe et dans d’autres langues nationales. On a également des activités culturelles et artistiques hebdomadaires telles que la peinture, la poterie, l’écriture, les contes pour enfants, les cours de danse ou de musique et autres.

Selon Emery Kodibay, le responsable de Grune Familie, la capitale tchadienne, N’Djamena, est une cité culturellement riche, avec une population jeune à la recherche d’opportunités et de croissance. Cependant, gagner sa vie en tant qu’artiste est en effet particulièrement difficile. « Ils sont souvent confrontés à des difficultés pour créer et promouvoir leur art dans un contexte d’appréciation limitée de l’art. Gagner sa vie en tant qu’artiste est en effet particulièrement difficile au Tchad, un pays où les subventions pour les artistes sont rares et difficiles à obtenir », a souligné Emery Kodibay.

C’est au vu de tout ce constat que depuis janvier 2022, l’association tchadienne “Grüne Familie” a lancé Afrotopia, un espace visant à promouvoir les arts et la culture tchadienne, en se concentrant en particulier sur les jeunes artistes émergents. Depuis lors, Afrotopia organise des concerts, des soirées « micro libre » et de nombreux autres événements tels que des formations et des expositions.

Le centre envisage de créer un espace adéquat où les artistes peuvent créer, apprendre, échanger entre eux et exposer leurs œuvres. « Actuellement, les artistes tchadiens ne disposent pas de conditions de travail adéquates pour se concentrer sur leur art. De nombreux artistes peintres manquent d’équipements de base comme des cadres, des pinceaux ou de la peinture. De nombreux musiciens n’ont pas accès à des studios équipés pour enregistrer des chansons ou même à des instruments de musique pour répéter. Les photographes et cinéastes ne disposent pas toujours de caméras, de logiciels de montage ou d’accompagnement nécessaires », a-t-il relevé.

L’équipe qui pilote Afrotopia compte actuellement quatorze membres, dont la plupart sont bénévoles et qui, ensemble, œuvrent pour l’organisation des événements ainsi que la gestion quotidienne du centre culturel. Il y a quatre sous-ensembles administratifs au sein de l’équipe : un département pour la programmation culturelle, un département logistique, un département finances et comptabilité, ainsi qu’un responsable des ressources humaines.