La bonne nouvelle dans la crise que traverse le pays depuis le second semestre de 2014 où les cours mondiaux du baril de pétrole ont commencé à baisser drastiquement, est que tous s’accordent sur sa survenue, même si sa gestion laisse perplexe certaines couches de la population. En effet, la société civile et certains think tanks ont tiré la sonnette d’alarme sur la soutenabilité de la gestion des ressources pétrolières. Ces derniers ont été qualifiés en son temps à des oiseaux de mauvais augure. Fait qui, en passant, demeure le talon d’Achille de notre pays car toute analyse, quelle que soit sa pertinence, trouve toujours une connotation politique, conduisant de fois à l’autocensure. Pourtant, sous d’autres cieux, une décision importante comme celle de la gestion des ressources pétrolières, ne peut être l’apanage d’un groupe, fut-il le National Economic Concil.
Le prix du pétrole a toujours été volatile. Donc vouloir imputé la crise actuelle à la baisse des cours du pétrole parait être un vrai faux débat. Comme le disent les économistes, le pétrole est une bénédiction pour les bons élèves et une malédiction pour les mauvais élèves, en considérant le critère de la gouvernance.
Volatilité des cours du pétrole et crise des finances publiques
La volatilité des prix des matières premières a été suspectée pour expliquer la sous-performance des économies riches en ressources. Le pétrole a un caractère spécifique qui fait que l’évolution de ses cours n’est pas forcément corrélée avec l‘évolution des fondamentaux sur les marchés internationaux (offre et demande). D’autres facteurs géopolitiques affectent l’évolution des cours du pétrole et d’autres matières premières. Cette volatilité des prix se traduit par une instabilité de revenus et donc de dépenses dans les pays en développement riches en ressources. L’idée est de dire que la plupart des pays en développement riches en matières premières mènent une politique budgétaire procyclique, ie la rentrée des devises se traduit systématiquement par une hausse des dépenses publiques. Par exemple, en période de boom pétrolier, les ressources pétrolières ont représenté près de 80% des recettes dans le budget de l’Etat tchadien. Mécaniquement, la baisse des cours du pétrole se traduit par une contraction des recettes publiques et donc des difficultés budgétaires.
Pour en savoir plus sur cet article cliquez sur le lien suivant :
“CROSET est un Think Tank créé par de jeunes économistes tchadiens mus par une même ambition le développement socioéconomique du Tchad. L’objectif de cette association est de produire et diffuser des idées innovantes sur la soutenabilité de l’économie tchadienne après le pétrole. Elle ambitionne influer sur les décisions publiques à travers des débats d’idées.”
Vous pouvez aussi télécharger la revue économique du CROSET disponible en accès libre en cliquant sur le lien suivant: