Lors d’une conférence de bailleurs de fonds à Djeddah en Arabie Saoudite, António Guterres, Secrétaire général des Nations unies, a lancé un appel pressant pour un soutien accru aux populations du Sahel et du bassin du lac Tchad, confrontées à une crise humanitaire d’une ampleur préoccupante.
Selon les Nations unies, environ 33 millions de personnes dans cette région, qui englobe des pays comme le Nigéria, le Niger, le Tchad, le Cameroun, le Burkina Faso et le Mali, ont besoin d’une aide humanitaire et de protection. Parmi elles, on dénombre 11 millions de personnes déplacées ou réfugiées. Face à cette situation, l’ONU affirme que ses programmes d’aide sont sévèrement sous-financés, recevant seulement 40% des fonds nécessaires.
“Les Nations unies sont sur le terrain, aidant les gouvernements et les communautés à fournir de la nourriture, des soins de santé, une éducation et un abri. Mais nous avons besoin de plus de soutien“, a déclaré António Guterres dans un message vidéo adressé aux participants de la conférence.
Le chef de l’ONU a également mis en avant le potentiel immense des régions du Sahel et du bassin du lac Tchad. “Ces régions disposent de populations jeunes et dynamiques et de possibilités infinies en matière d’énergie renouvelable“, a-t-il souligné.
Cependant, ce potentiel reste entravé par une série de crises interconnectées : la violence et le terrorisme, les effets dévastateurs du changement climatique et des catastrophes naturelles comme les inondations, qui ont cette année perturbé la vie de quelque cinq millions de personnes.
Le Sahel abrite ainsi plus de 7,5 millions de personnes déracinées, dont deux millions de réfugiés. Plus de trente millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire pour survivre, dans une région où les conflits, la pauvreté et les inégalités continuent de peser lourdement.
Le Secrétaire général de l’ONU a également exhorté les parties prenantes à œuvrer pour mettre fin aux hostilités, protéger les civils et garantir un accès humanitaire sans entrave. Selon lui, seule une action concertée, impliquant les communautés locales, les gouvernements, les partenaires humanitaires ainsi que les banques multilatérales de développement, permettra de transformer durablement la région.
“Les Nations unies sont prêtes à travailler avec les communautés, les pays et tous les partenaires internationaux pour concrétiser ces changements“, a-t-il conclu.