Une conférence s’ouvre aujourd’hui, lundi, à Genève pour tenter de débloquer l’aide au Soudan.
Genève accueille ce 19 juin 2023 une conférence qui est parrainée par l’Arabie Saoudite pour tenter d’acheminer de l’aide humanitaire au Soudan, qui arrive au compte-gouttes dans ce pays ravagé depuis plus de deux mois par une guerre entre deux généraux.
Une nouvelle trêve de 72 heures est entrée en vigueur hier 18 juin entre l’armée régulière, commandée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Daglo.
Les deux camps se sont engagés à cesser tout mouvement pour laisser passer l’aide humanitaire dans le pays d’Afrique de l’Est, l’un des plus pauvres au monde. Même si les armes se sont tues hier dimanche après plusieurs jours de pilonnages ininterrompus, médicaments et vivres se font toujours rares au Soudan.
« Le problème, c’est que les jours qui suivent la trêve sont généralement très difficiles. C’est comme si les combattants voulaient rattraper » les jours de cessez-le-feu, lâche une résidente de Khartoum.
A Omdourman, dans la banlieue Nord de la capitale, Sami Omar dit vouloir « un cessez-le-feu complet, car une trêve ne suffit pas ».
« Ils peuvent arrêter de se battre, mais les FSR ne quitteront pas les maisons (qu’ils occupent), et passer par les points de contrôle est aussi difficile » que pendant les jours de combats, dit-il à l’AFP.
Plus de 2.000 morts au Soudan
La guerre a fait depuis le 15 avril plus de 2.000 morts, selon l’ONG ACLED, et plus de 2,2 millions de déplacés et de réfugiés selon l’Organisation des Nations Unies (ONU).
Elle a surtout aggravé la crise humanitaire: désormais 25 des 48 millions de Soudanais ne peuvent plus survivre sans aide humanitaire, a rappelé l’ONU.
La conférence de Genève d’aujourd’hui est destinée à coordonner cette aide, alors que toutes les agences de l’ONU disent ne pas avoir reçu un cinquième des fonds réclamés.
Outre l’Arabie saoudite, le Qatar, l’Egypte, l’Allemagne, l’agence humanitaire de l’ONU (Ocha), l’Union européenne et l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) doivent participer à la conférence, selon le gouvernement saoudien.
Pendant plusieurs semaines, l’Arabie saoudite et les Etats-Unis ont servi de médiateurs à des négociations dans le port saoudien de Jeddah, sur la mer Rouge, entre les deux camps qui s’affrontent depuis le 15 avril, en vue d’arriver à un cessez-le-feu.