Deux semaines après le début du confinement, les marchés de la capitale ont rouvert ce 14 janvier. C’est à la suite du décret 007 portant allègement des mesures restrictives que le gouvernement a publié au soir du 13 janvier. Une réouverture saluée par les commerçants mais qui s’est faite dans le non-respect des mesures barrières.
Des boutiques ouvertes, des étals installés çà et là dans les marchés. Les couloirs et ruelles qui étaient déserts depuis deux semaines accueillent de nouveau la foule. Du grand marché à celui du centenaire communément appelé ”marché de Dembé”, le constat est édifiant. Le sourire revient sur les lèvres des commerçants et leurs clients. Cette ambiance joviale fait suite au décret 0007 portant prorogation du confinement et allègement des mesures restrictives pris par le gouvernement. Le gouvernement a quelque peu assoupli sa position rigide le 13 janvier dernier. Il a défini des règles sanitaires strictes pour autoriser la réouverture des marchés.
Cependant, derrière cet enthousiasme l’on observe quelques aspects négatifs, notamment le non-respect des mesures, comme la distanciation sociale. Dans la foulée, commerçants et acheteurs se frottent les mains car les affaires reprennent. Seul le respect du port de masque est observé. Dans les lieux de grillade de viande, l’ambiance résonne au rythme des cliquettements des couteaux aiguisés par les grilleurs.
Gare au non-respect des mesures barrières!
Le 12 janvier, le comité de gestion de crise sanitaire a évalué la situation épidémiologique de la pandémie de Covid-19. Il relève que « le non-respect des mesures barrières demeure les mobiles de la contamination de la maladie et la négligence de ces mesures est la cause principale de prorogation du virus dans la société ». Dans le même ordre, le 11 janvier le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale, Abdoulaye Sabre Fadoul a interpellé l’opinion sur la résurgence des nouveaux cas positifs due au non-respect des mesures barrières notamment à N’Djamena.
La réouverture des marchés et autres lieux de concentration humaine par le gouvernement est considérée par plusieurs internautes tchadiens comme « un ouf de soulagement ». D’autres, par contre, critiquent le décret 007. « Tant que les Tchadiens ne cesseront pas de cracher en plein milieu des gens, le coronavirus ne finira jamais de ce pays », lâche un détracteur du décret.
Pour rappel, le pays a enregistré depuis le mois de novembre une flambée des cas de coronavirus selon le coordinateur national de riposte sanitaire, Pr Choua Ouchémi. Le 31 décembre, le gouvernement a pris une batterie de mesures à savoir : confinement de la ville de N’Djamena, couvre-feu, interdiction des rassemblements, etc. Une décision décriée par des associations de la société civile et des partis politiques. D’où cet allègement avec la levée de certaines mesures par le gouvernement.