Le projet dénommé ”Mécanisme de relance en faveur des populations rurales en réponse à la Covid-19 au Tchad (RPSF)” financé par le Fida (Fonds international de développement agricole) et le gouvernement tchadien pour appuyer les producteurs agricoles considérablement impactés par les mesures barrières prise lors de l’avènement de la Covid-19 tend vers sa fin. L’équipe du RPSF a effectué une descente dans les différentes zones cibles pour évaluer les activités des producteurs constitués en groupements et coopératives. Après avoir effectué le tour des zones cibles, Tchadinfos raconte le soulagement des bénéficiaires à travers une série d’articles.

Les mesures barrières instaurées lors de la pandémie à coronavirus en 2020 ont bouleversé les activités des agriculteurs, notamment les plus vulnérables.

Avec les fermetures des marchés et les déplacements limités pendant cette période, les exploitants familiaux se sont trouvés avec une importante quantité des produits pourris entre leurs mains. « N’eut été l’intervention du projet, on était découragé » lance Antoine Moussa Hassan, agriculteur et leader relais à Millezi.

Face au désarroi des producteurs qui alimentent les zones urbaines dont N’Djamena, la capitale, le gouvernent tchadien et le Fida n’ont pas tardé à apporter une réponse pour soutenir ces derniers. D’où le projet « Mécanisme de relance en faveur des populations rurales en réponse à la Covid-19 au Tchad » dit (RPSF).

Grâce à l’aménagement et à l’amendement des sols dont les producteurs ont bénéficié du projet RPSF, la récolte s’annonce bonne

Financé à hauteur de 1. 700 000 euros par le Fida, le RPSF a pour objectif d’assurer une production agropastorale continue par les appuis ciblés aux exploitants familiaux les plus vulnérables afin de renforcer leur sécurité alimentaire et nutritionnelle dans le contexte engendré par la Covid-19.

Appui pédagogique et matériel

Après un travail d’identification et de synthèse effectué par l’équipe du RPSF, les leaders paysans de ces zones ont bénéficié, dans un premier temps d’une formation, en biopesticide et compostage. Puis le projet a mis à la disposition des exploitants des variétés, des semences ainsi que différents outils de travail composés des kits (brouettes, arrosoirs, moto-pompes, engrais…), forages et des clôtures grillagées des sites maraichers.

« Le projet a appuyé 3.700 ménages maraichers. L’équipe du projet est descendue sur le terrain pour accompagner les leaders paysans, voir quels sont les besoins réels de ces producteurs. Et nous avons commencé par l’identification des besoins en semence maraichers, en produits phytosanitaires, en engrais et assez d’autres que nous avons eu à identifier sur le terrain » explique le Coordonnateur du projet RPSF, Gabpobé Aristide.

Coordonnateur du projet RPSF, Gabpobé Aristide

À ce jour, les producteurs bénéficiaires, dont les activités s’adaptent en fonction des saisons, sont en pleine culture pluviale. Les riziculteurs sont en phase de repiquage dans les champs inondés et les champs de sésame, de mil, de maïs… ont déjà pris de la hauteur malgré les quelques dégâts causés par l’abondance pluviométrique de cette année.

Des producteurs du riz bénéficiaires du projet dans la zone d’Amnabak, quartier du 9ème arrondissement

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Mais les cultivateurs éprouvent un sentiment de joie et espèrent un bon rendement. « On n’a jamais fait un travail comme celui de cette année, les semences et les formations que le projet RPSF nous a donné nous a sauvé la vie  », se réjouit Ali Hassana, chef de village de Fadjé, localité située à 4 km de Massaguet, dans la province du Hadjer Lamis.

Dans le même cadre, le projet est venu en appui aux éleveurs des mêmes zones en mettant à leur disposition, par le biais de la direction des services vétérinaires du ministère de l’élevage,  1 million de doses de vaccin pour les petits ruminants. 

Si la forte pluviométrie de cette année au Tchad a favorisé la culture du riz, la pluie a dévasté plusieurs champs de maïs. Néanmoins, les producteurs comptent sur cette saison pluvieuse pour un bon rendement.

Des productrices à Fadjé