Déjà condamné en avril 2020 à 20 ans de prison pour blanchiment et recel de détournements de deniers publics, la justice reproche cette fois à l’ancien président de l’Assemblée nationale des faits de complot et atteinte contre l’autorité de l’Etat.

Selon RFI, le procureur d’Abidjan accuse Guillaume Soro d’avoir fomenté en décembre 2019 avec ses proches une tentative d’insurrection. En effet, alors qu’il rentrait en Côte d’Ivoire le 23 décembre 2019, l’ancien chef rebelle, devenu Premier ministre puis président de l’Assemblée nationale, qui s’est brouillé avec le président Alassane Ouattara, a fait dérouter le jet privé à bord duquel il était vers le Ghana par crainte d’être arrêté à son arrivée.

Dans la foulée, la police débarque au siège de Générations et peuples solidaires (GPS), le mouvement politique de Guillaume Soro et arrête une quinzaine de personnes. Le procureur d’Abidjan, Richard Adou qui indique que Guillaume Soro et certains de ses proches sont suspectés de fomenter un complot contre le pouvoir dévoile un enregistrement audio de sept minutes. On entend dans cet audio, selon RFI, Guillaume Soro et un interlocuteur discuter d’un projet d’ « insurrection », de ses soutiens dans l’armée ou encore de projets de campagne de « communication pour discréditer le régime ». A cela s’ajoutent des armes saisies, selon le procureur.

Le camp Soro reconnait certes l’existence de l’enregistrement mais le qualifie d’ « incomplet et de tronqué » avec pour but de le « piéger ».

Guillaume Soro ainsi que certains de ses proches accusés sont en exil et seront donc jugés par contumace. Du côté de ceux qui sont arrêtés en décembre 2019 et qui devraient être présents au procès, il y a notamment l’ancien ministre et ex-député Alain Lobognon qualifié de bras de droit de Guillaume Soro.

L’ancien chef rebelle de 49 ans qui a aidé militairement Alassane Ouattara à prendre le pouvoir lors de la crise postélectorale de 2010-2011 a déjà été condamné à 20 ans de prison en avril 2020. Il a été accusé de recel de détournement de deniers publics pour avoir tenté de s’approprier, selon la justice, une résidence achetée par l’Etat pour le loger lorsqu’il était Premier ministre. Une condamnation qui ne lui a pas permis d’être retenu pour l’élection présidentielle d’octobre dernier.