Condamné par contumace le 23 juin à la peine de prison à perpétuité pour “atteinte à la sûreté de l’Etat”, l’ancien Premier ministre et ancien président de l’Assemblée de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro a fait appel de sa condamnation. C’est ce qu’a indiqué ce jeudi à l’Agence France presse un de ses avocats.

L’avocat Souleymane Diallo a informé qu’ils ont introduit un recours en appel contre ce verdict et ont saisi des juridictions internationales, notamment la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).

En effet, le 23 juin dernier, la Cour d’assises d’Abidjan avait condamné Guillaume Soro à la perpétuité et à 20 ans de prison ses principaux coaccusés, Souleymane Kamagaté, son ex-chef du protocole, Affoussy Bamba, son ancienne ministre et Touré Moussa, son ancien chef de la communication.

“Ce procès s’est tenu au mépris et en violation des règlements et de plusieurs décisions de la Cour africaine”, a estimé Me Diallo, soulignant que “la Côte d’Ivoire s’est illustrée de la plus mauvaise des manières vis-à-vis des juridictions internationales”.

Guillaume Soro, âgé de 49 ans, qui vit en exil, et ses coaccusés étaient accusés, lors de sa tentative de retour au pays en décembre 2019, de “complot”, “tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat” ainsi que de “diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations”.

Leader de la rébellion qui contrôlait le nord de la Côte d’Ivoire, Guillaume Soro a aidé militairement Alassane Dramane Ouattara (ADO) à prendre le pouvoir lors de la crise électorale de 2010-2011 qui l’a opposé au président Laurent Gbagbo. Il a été notamment Premier ministre et président de l’Assemblée nationale avant d’entrer en désaccord avec ADO en 2019.

En avril 2020, Guillaume Soro avait déjà écopé de 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics pour avoir tenté, selon la justice, de s’approprier une résidence achetée par l’Etat pour le loger lorsqu’il était Premier ministre. Sa candidature à la présidentielle d’octobre 2020 a donc été rejetée pour cette raison.