Le 15 juin, le ministre de la Santé publique, Mahamoud Youssouf Khayal, a fait le tour de la situation de la lutte contre le coronavirus devant l’Assemblée nationale. Lors des discussions, quelques députés ont exprimé leurs inquiétudes quant au nombre d’appareils respirateurs, sollicités en cas des complications cliniques.
En cette date du 15 juin, le Tchad compte 850 cas de contamination au coronavirus dont 720 guérisons. Selon les différents députés qui ont pris la parole ce jour, le nombre considérable de guérisons est à saluer et témoigne de la sérénité avec laquelle le corps médical travaille depuis l’apparition du virus au Tchad.
Seulement, les élus du peuple ont déploré les insuffisances matérielles constatées depuis le début de cette pandémie. Ils ont souligné le manque d’appareils respirateurs dans certains centres de prise en charge, notamment dans les provinces.
« Avec 5 respirateurs, Dieu merci, les 850 malades semblent avoir été tous des jeunes puisque ils sont guéris. Mais si d’aventure des gens comme moi (des patients plus âgés) devraient être plus nombreux, comment allons faire ? » S’est interrogé le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Moussa Kadam. Il fonde sa crainte sur le fait que la principale difficulté des malades du coronavirus selon les spécialistes, c’est la respiration. Ainsi, 5 respirateurs seraient-ils suffisants s’il y avait plus de complications ?
« On a pris les respirateurs qu’on avait dans les magasins et on les a réparés »
« Nous n’avons pas que cinq respirateurs, de grâce ! » a répliqué Mahamoud Youssouf Khayal, ministre de la Santé publique. Il explique qu’en dehors des 25 respirateurs offerts en don par la Turquie, plusieurs autres respirateurs sont sortis des magasins du ministère de la santé. « On a pris les respirateurs qu’on avait dans les magasins et on les a réparés. A Farcha, maintenant, il y a plus de 40 respirateurs. Nous en avons mis à l’Hôpital général de référence nationale (HGRN) qui n’en avait pas, nous en avons mis à l’hôpital de la Renaissance… », a détaillé le ministre.
Quant à la disponibilité de ces respirateurs dans les hôpitaux, le ministre de la Santé publique a expliqué que pour des raisons techniques, certains respirateurs ne peuvent pas être déployés dans certains centres en province. « La dernière fois, j’ai dit clairement qu’il y a certains respirateurs qu’on ne peut pas donner pour le simple fait qu’il leur faut des usines de production de l’oxygène et dans nos provinces, on en n’a pas ». Toutefois, le Mahamoud Youssouf Khayal a informé que « deux usines de production d’oxygène ont été achetées » et déployées sur le terrain. « L’une à l’Est, l’autre à l’Ouest et nous allons maintenant produire de l’oxygène dans les bonbonnes », a-t-il rassuré.