ÉLEVAGE- l’organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) envisage un appui aux éleveurs de la province du Wadi Fira, confrontés à la soudure pastorale sévère dans le contexte de la pandémie du coronavirus.

À travers une publication sur son site officiel, la représentation de la FAO au Tchad compte mener des actions pour assister les éleveurs touchés par les effets de la pandémie. Cette aide s’inscrit dans un projet financé par le gouvernement canadien à hauteur de 538 407 USD soit 300 367 035 FCFA et répond à l’objectif stratégique N°5 de la FAO, « améliorer la résilience des moyens d’existence face aux catastrophes ».

Il vise à appuyer 15 000 personnes appartenant à 2 500 ménages d’éleveurs vulnérables dans la province du Wadi Fira, à travers la protection du cheptel productif et l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages ciblés.

Assistance vétérinaire

Cette intervention inclue la campagne de vaccination de 200 000 bovins et camelins et 200 000 petits ruminants pour la prévention des épizooties courantes telles que le charbon bactéridien, le charbon symptomatique, la septicémie hémorragique et la Peste des petits ruminants. Elle sera complétée par le déparasitage interne et sanguin pour les animaux affaiblis. Aussi, quelques 500 chefs de ménage seront formés en technique de fabrication de pierre à lécher.

Distribution des aliments pour les bétails

Le projet assurera plus spécifiquement la distribution d’aliments pour bétail. Soit 250 000 kg de tourteaux de graines de coton pour les gros et petits ruminants, 5 000 blocs nutritionnels de 5 kg. Compte tenu du contexte actuel de COVID-19, des dispositions sont également prises sur le terrain pour que les interventions et l’interaction avec les bénéficiaires se déroulent dans le strict respect du principe « Ne pas nuire».

La FAO justifie que ces mesures prises par le gouvernement tchadien et préconisées par l’OMS pour contenir la propagation du coronavirus, ont eu toutefois des conséquences négatives à différents niveaux, comme la baisse de la disponibilité de l’aliment bétail importé due au fort ralentissement de la chaine logistique. Elle note aussi la réduction de l’accès aux services et aux intrants vétérinaires et les difficultés d’accès aux marchés à bétail à cause des restrictions de mouvements commerciaux notamment la fermeture des frontières terrestres.

Selon les résultats du Cadre Harmonisé (CH) de mars 2020 au Tchad, 1 017 358 personnes pourraient se retrouver en phases « crise » ou « urgence », informe la FAO. La majorité de ces personnes est dans la bande sahélienne du pays. Cette situation est exacerbée par les mouvements de transhumance des éleveurs qui ont également besoin d’assistance alimentaire et d’appui pour renforcer leurs moyens d’existence. Des interventions d’urgence sont nécessaires durant la période de soudure pour éviter tout basculement dans une insécurité alimentaire aggravée, précise la FAO.