En raison de la survenue de la pandémie à coronavirus, à N’Djamena, le staff de protection du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, poursuit à distance le suivi des réfugiés et demandeurs d’asile en milieu urbain.

Par appels/écoutes téléphoniques, groupes WhatsApp et autres E-mails, le suivi des personnes refugiées en milieu urbain se fait à distance. Dans ce contexte marqué par la pandémie du coronavirus, les visites à domicile ou autres lieux sont limitées à des cas extrêmes qui nécessitent une présence physique dans le strict respect des mesures barrières. Toutes les mesures prises par le HCR pour assurer la poursuite de ses activités en milieu urbain ont été renforcées par une forte implication des leaders communautaires. Ces derniers effectuent des visites à domicile et autres lieux ou organisent des séances de sensibilisation à domicile au profit des réfugiés notamment pour ceux ayant des besoins spécifiques.

Ces hommes et femmes réfugiés, volontairement engagés pour servir, enfilent quotidiennement des équipements de protection individuelle avant de sortir de leur maison pour se rendre dans les ménages, les commissariats, à la maison d’arrêt de N’Djamena et autres lieux pour le suivi des personnes qui font face à des situations difficiles.

Franck Ahmed Dhaffane, réfugié centrafricain de 34 ans, parcourt à moto, tous les matins, les quartiers de la ville de N’Djamena pour suivre ces personnes « Je fais personnellement le suivi des cas qui nécessitent une attention particulière. Je trouve des pistes de solutions à certains problèmes sur place », explique-t-il. « Pour les personnes souffrant de problèmes chroniques et qui se sont aggravés depuis le début de la pandémie ou pour des nouveaux cas de réfugiés devenus très indigents, j’alerte le partenaire des services communautaires ADES (Agence de Développement Economique et Social) et/ou le HCR pour une réponse plus adaptée », ajoute-t-il.

Franck Ahmed Dhaffane communique des informations essentielles sur le coronavirus aux ménages qui l’accueillent pendant cette période de crise sanitaire. « Je continuerai à m’investir jour après jour pour partager mes connaissances avec les réfugiés et les Tchadiens vulnérables », affirme-t-il, déterminé.

Ibrahim Souad, réfugiée centrafricaine de 52 ans se réjouit du service rendu par ce leader communautaire. « Grace aux conseils et orientations de Franck Ahmed Dhaffane, j’ai pu faire établir l’acte de naissance de mon petit-fils né en mai 2020 » témoigne-t-elle.

Pour Yanik Yankeu Yankeu, Chargé de la Protection à base communautaire au bureau du HCR à N’Djamena « les différents canaux de communication digitale mis en place dans cette période de crise sanitaire, nous ont rapidement permis d’adapter nos services de réception, d’écoute et de conseils des réfugiés et demandeurs d’asile en milieu urbain ». Par ailleurs, poursuit-il, «la sensibilisation des réfugiés par le partage de bonnes informations sur la pandémie via ces canaux a permis de réduire l’anxiété et la propagation de fausses nouvelles sur la Covid-19 ».

Fatouma Helene, réfugiée centrafricaine de 55 ans confirme que les conseils en matière d’auto-prise en charge donnés par le HCR à travers les groupes WhatsApp et les appels téléphoniques sont extrêmement utiles. « Notre rôle de leader communautaire vient en appui aux dispositions déjà mise en place par le HCR.  C’est avec joie que j’assiste les personnes vulnérables en cette période de coronavirus », conclut-elle. Cette femme de 55 ans fière de son travail de leader communautaire témoigne : « l’objectif de cette initiative, est d’aider les personnes vulnérables à rester dans leur maison tout en respectant les mesures barrières ».

Afin de minimiser le risque de contracter ou de propager le virus, le HCR a doté les leaders communautaires en kits anti-Covid-19 (gels hydroalcooliques, savons liquides, désinfectants, …) et insisté auprès d’eux pour le respect scrupuleux des consignes édictées par le gouvernement et l’Organisation Mondiale de la Santé. Ainsi, les leaders communautaires sont appelés à se laver soigneusement les mains, à porter leur masque de protection, à désinfecter les sacs de courses et à observer une distanciation physique dans chaque ménage où ils se rendent.

Avec UNHCR